Des tags aux incendies criminels, un chef d'entreprise interpellé en Seine-et-Marne
Tout commence par des tags retrouvés sur l'église de Lieusaint, en Seine-et-Marne. L'acte de vandalisme a été commis dans la nuit du mercredi 3 au jeudi 4 mai. Des inscriptions en arabe telles que "Dieu est grand" (avec des fautes d'orthographe) sont découvertes. La nuit suivante, des dégradations sur le monument aux morts de Barbizon et sur la façade de la banque Crédit Mutuelle à Melun. Une croix de David a été tanguée, les autres inscriptions n'ont pas pu être déchiffrées.
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Des actes de vandalisme aux incendies criminels
Puis, dans la nuit de vendredi à samedi, un incendie se déclare à station-service Total Access à Saint Fargeau-Ponthierry. Trois pompes à essence sont en feu. Appelés vers 3h du matin, les pompiers viennent à bout des flammes deux heures plus tard. La route a été coupée jusqu'à l'autoroute A6. Peu de doute pour les enquêteurs, il s'agit d'un incendie volontaire. L'incendiaire a également tenté de feu à une cinquantaine de bouteille de gaz. Heureusement, il n'y a pas eu d'explosion et aucun blessé à déplorer.
Cette même nuit, un acte de vandalisme a été commis sur le monument américain du musée de la Grande guerre à Meaux. Les enquêteurs découvrent des inscriptions en arabe, des tags de croix gammée, un croissant de lune et la phrase : "USA France ont volet ma vie et ma liberté et violet me enfant (sic)".
Les enquêteurs font le lien entre toutes ces affaires
Rapidement, les enquêteurs font en lien entre ces différentes affaires. "En visionnant les images de vidéoprotection, nous nous sommes aperçus que la personne qui avait tangué la façade du Crédit mutuel avait la même silhouette que celle qui a mis le feu à la station-service. Il s'agissait aussi de la même voiture", raconte à France Bleu le commissionnaire divisionnaire Jérôme Georges, chef du commissariat de Melun Val de Seine (Seine-et-Marne).
Pour gagner en efficacité, les parquets de Fontainebleau et de Meaux ont décidé de se dessaisir au profit du parquet de Melun. Les policiers du commissariat de Melun ont tout de même travaillé en collaboration avec la gendarmerie de Barbizon et leurs collègues du commissariat de Meaux.
Interpellé après avoir mis le feu à une dizaine de bus
Les enquêteurs parviennent rapidement à identifier la plaque d'immatriculation puis le suspect. Un homme de 45 ans, chef d'une entreprise de peinture qui réside Moisenay, en Seine-et-Marne. Une surveillance est mise en place près de son domicile mais le suspect est absent. Il s'est rendu au dépôt de bus Trandev de Combs-la-ville vers 2h45 du matin. Dix bus ont été incendiés, deux l'ont été partiellement. L'homme a été interpellé une heure plus tard en rentrant chez lui. "Il avait des bidons d'essence vides, il sentait l'essence", précise le commissionnaire divisionnaire Jérôme Georges. En garde à vue, il a reconnu tous les faits et a confié aux policiers : "Vous avez bien fait de m'arrêter parce que j'allais mettre le feu à la forêt de Fontainebleau", relate le commissionnaire divisionnaire Jérôme Georges. Ce chef d'entreprise a été hospitalisé dans une unité psychiatrique. Un expert a conclu à une abolition de son discernement.
"Cette affaire a été résolue en 72 heures"
"Cette affaire dont l'issue aurait pu être dramatique a été résolue en 72 heures", souligne le commissionnaire divisionnaire Jérôme Georges. Il salue le travail de ses équipes qui a permi de mettre fin à fou périple "qui montait crescendo". Une vingtaine d'agents ont été mobilisés.
Source: France Bleu