Voitures électriques : en baissant ses prix Tesla rentre dans les clous du bonus écologique et fait tousser ses concurrents
Deux modèles de la marque Tesla sont maintenant éligibles, en France, au bonus écologique. Le constructeur américain se défend d'avoir cassé ses prix pour pouvoir profiter du coup de pouce de l'État.
La guerre des prix dans le secteur automobile se poursuit, notamment pour la filière électrique qui représente l'avenir de cette industrie. Depuis le début de l'année 2023, l'américain Tesla a drastiquement réduit la facture de deux de ses modèles, le SUV Y et la Model 3, face à la concurrence de Volkswagen, des Français Stellantis et Renault, et surtout des constructeurs chinois, aux modèles moins chers.
>>> Automobile : des voitures électriques bientôt moins chères ?
Cette baisse des prix permet aux deux modèles de Tesla d'être éligibles en France au bonus écologique à l'achat. Depuis le mois d'avril, le prix de base d'un Model Y, un SUV, est tombé à 46 000 euros. La Model 3 aux lignes plus sportives, se vend lui, 20% moins cher que l'an dernier. Conséquence : ces voitures rentrent dans les clous du bonus écologique. Ce qui signifie concrètement 5 000 euros de moins à l'achat, et même 7 000 pour les plus modestes. Avec cette somme prise en charge par l'État, ces deux modèles Tesla deviennent plus abordables.
Tesla baisse ses prix dans le monde entier
Tesla a-t-il baissé ses prix pour profiter du bonus écologique ? Contactée, la direction de Tesla France assure que non. Elle fait remarquer qu'elle a cassé les prix partout en Europe, aux États-Unis et en Chine. Le constructeur, propriété d'Elon Musk, assure que c'est parce qu'il n'a plus de problèmes d'approvisionnement en composants, notamment les semi-conducteurs qu'il a pu produire plus de véhicules et donc baisser leurs prix. De plus, l'entreprise a fait le choix de rogner sur ses marges, énormes l'an dernier, puisque les bénéfices s'élèvaient à 12,5 milliards de dollars. Ces derniers ont fondu au premier trimestre 2023, en raison des baisses de prix.
Cette stratégie irrite évidemment ses concurrents, comme Volkswagen, Renault, et Stellantis. La firme américaine, plutôt orientée de traditionnellement vers le luxe, arrive sur leur marché, celui des véhicules électriques un peu plus abordables. Mais cela ne semble pas inquiéter Carlos Tavares. Le directeur général de Stellantis, interrogé sur le sujet, il y a quelques jours. "Vous pouvez toujours baisser les prix jusqu'au jour où votre entreprise finit par être en difficulté. Je ne cherche pas à faire une course de la guerre des prix, explique le dirigeant.
"Nous, on ne cherche pas à être trop cher, mais nous pensons que devons vendre la qualité de ce que nous faisons au juste prix, c'est à dire plutôt sur le haut de panier de l'industrie." Carlos Tavares, directeur général de Stellantis à franceinfo
En revanche, prévient Carlos Tavares, Stellantis se mettra au diapason des variations de prix du marché. "Si l'ensemble du marché venait à connaître une baisse des prix, on devra s'ajuster au marché et on devra accélérer la réduction des coûts pour s'adapter à l'ensemble du marché."
Réserver le bonus écologie aux véhicules fabriqués en Europe ?
Les chinois MG et BYD, peu connus encore en France, vont bientôt prendre des parts de marché à Stellantis, Renault et Tesla sur l'électrique avec des prix de ventes imbattables, notamment grâce à une production à moindre coût en Chine. C'est justement sur ce point que les constructeurs français demandent au gouvernement d'agir, en réservant le bonus écologique aux voitures fabriquées en Europe. Cela exclurait donc les véhicules chinois, et du même coup certaines Tesla, mais pas toutes. Certaines gammes de la Model Y, sortent de chaînes d'assemblage en Allemagne. Elles seraient donc encore éligibles au bonus. À l'inverse de la Dacia Spring du groupe Renault, une des meilleures ventes l'année dernière, fabriqué en Chine.
Source: franceinfo