Air France-KLM : la sortie de la crise dope la rémunération de Benjamin Smith
Dopée par un rattrapage après la fin des contraintes liées au Covid-19, la rémunération du directeur général du groupe va grimper à cinq millions d'euros pour 2022.
Jusqu'à cinq millions d'euros, cinq fois plus qu'en 2021 : le directeur général d'Air France-KLM Benjamin Smith va voir sa rémunération au titre de 2022 dopée par un rattrapage après la fin des contraintes liées au Covid-19, selon un document publié lundi soir. Complexe, le traitement du dirigeant inclut en numéraire, un salaire fixe et une part variable liée aux performances de l'entreprise, mais aussi des éléments à long terme, également conditionnés à des objectifs mais versés en actions.
Selon le document d'enregistrement universel du groupe franco-néerlandais déposé auprès de l'Autorité des marchés financiers préalablement à l'assemblée générale des actionnaires du 7 juin, le salaire fixe de Benjamin Smith reste inchangé pour 2022, comme depuis 2019 : 900.000 euros. Il s'agissait de la seule partie de sa rémunération effectivement touchée par le directeur général au titre de 2021, tout autre versement étant prohibé tant que la société n'avait pas remboursé au moins 75% des aides accordées par l'État pour lui permettre de surmonter les conséquences de la pandémie, une des conditions édictées par la Commission européenne.
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Or ces contraintes ont disparu ces dernières semaines : Air France-KLM, qui a dégagé un bénéfice de 728 millions d'euros en 2022 après des pertes cumulées de 10,4 milliards en 2020 et 2021, a remboursé l'intégralité de ces aides. Pour 2022, Benjamin Smith va donc recevoir 1.059.769 euros de part variable, calculée sur la base de critères financiers, environnementaux et de satisfaction client, si l'AG de juin donne son feu vert.
Mais le dirigeant va également toucher une part variable au titre de 2021, comme cela avait été entériné par l'AG de 2022. Gelé tant que la société était soumise aux conditions de Bruxelles, ce versement atteint 1.089.984 euros. Outre ces quelque 3 millions d'euros en numéraire et 275.000 euros d'avantages en nature (voiture avec chauffeur, indemnité logement...), le directeur général va se voir attribuer, au titre de 2022, des actions de son entreprise d'une valeur de 2 millions d'euros au cours actuel.
Il s'agit du troisième volet de sa rémunération, qu'il recevra effectivement «en 2025 sous réserve de la réalisation de conditions de performances financières et extra-financières et d'une condition de présence sur trois ans». C'est en revanche dès cette année que Benjamin Smith obtiendra une portion de cette rémunération à long terme au titre de 2020, là aussi sous forme d'actions, valorisées 736.865 euros à date, selon son entreprise.
Source: Le Figaro