Gaz de Bordeaux reste le seul fournisseur de gaz dans la capitale girondine
Facture du fournisseur Gaz de Bordeaux, en 2011. THEILLET LAURENT / PHOTOPQR/SUD OUEST
Fournisseur historique de la capitale girondine, Gaz de Bordeaux, filiale à 100 % de Bordeaux Métropole Energies, elle-même société d’économie mixte (SEM), a conservé son monopole malgré l’ouverture des marchés à la concurrence en 2007. Si une quinzaine de fournisseurs continuent d’exploiter le réseau métropolitain pour les professionnels, le secteur domestique reste une particularité locale : les Bordelais, ainsi que les habitants de 46 communes autour, n’ont d’autre choix que de souscrire, pour leur abonnement, à Gaz de Bordeaux.
Selon Cyril Vincent, son directeur général, l’absence de concurrence sur le secteur des particuliers s’expliquerait par le manque de rentabilité estimé par d’autres fournisseurs de gaz. Pour preuve, l’entreprise bordelaise explique vendre aujourd’hui 85 % de ses volumes en dehors de sa zone historique afin d’améliorer ses performances économiques.
« La France, c’est à peu près 11 millions de clients gaz, et 95 % sur le réseau GRDF, filiale d’Engie », explique Cyril Vincent. « A Bordeaux, il y a 200 000 clients. On ne peut pas vraiment dire aujourd’hui que l’ouverture du marché est totale au niveau national. Il reste beaucoup de parts de marché à récupérer pour tous les fournisseurs. Donc, j’imagine qu’une analyse économique assez logique leur fait dire que 200 000, c’est trop petit. Quand les positions de marché seront fixées ailleurs ils viendront peut-être mais, pour le moment, ce n’est pas la priorité », estime-t-il.
« Pas le choix »
A Bordeaux, la fin du tarif réglementé de vente du gaz (TRVG) intervient dans un contexte de défiance entre les abonnés au gaz et l’opérateur local. En effet, en septembre 2022, un envoi de courriers de Gaz de Bordeaux indiquant les nouveaux tarifs exorbitants − en pleine flambée des prix en Europe − aux consommateurs ayant souscrit des contrats à prix fixes (10 000 clients concernés) a suscité une vague d’inquiétude importante, et de nombreuses interrogations.
Un groupe Facebook, dénommé « Les Bordelais VS Gaz de Bordeaux » − qui regroupe désormais 3 400 membres −, s’est constitué à l’initiative des clients inquiets. Un « souci de communication », selon Cyril Vincent : « Ces courriers envoyés ne comprenaient pas le montant du bouclier tarifaire, donc, visuellement, les clients − à juste titre − ont vu la hausse des prix telle qu’elle aurait été si le gouvernement n’avait pas mis en place les boucliers. »
L’annonce en octobre 2022 par l’Autorité de la concurrence qu’elle sanctionnait Gaz de Bordeaux d’une amende d’un million d’euros pour abus de position dominante a aggravé la méfiance. Même si Gaz de Bordeaux a fait appel de cette décision.
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Source: Le Monde