L’ex-Premier ministre du Parkistan Imran Khan arrêté, les images impressionnantes

May 09, 2023
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AAMIR QURESHI / AFP AAMIR QURESHI / AFP

INTERNATIONAL - Chaos à Islamabad. L’ancien Premier ministre pakistanais Imran Khan a été arrêté ce mardi 9 mai alors qu’il devait comparaître devant un tribunal de la capitale pour répondre d’accusations de corruption, dans une affaire appelée « Qadir Trust ».

Comme vous pouvez le voir dans les images ci-dessous diffusées par les médias, Imran Khan a été escorté par des dizaines de policiers habillés de noir et emmené dans un véhicule blindé. Les chaînes de télévision locales ont montré des scènes de bousculades à l’extérieur du tribunal, où des centaines de partisans du PTI se sont heurtés aux agents de sécurité.

Video of Imran Khan’s arrest. https://t.co/UOGSDEDs2K — Ihtisham Ul Haq (@iihtishamm) Voir le tweet

BREAKING: Images show security forces taking former Pakistan Prime Minister in to custody Latest:… https://t.co/qRSDQBXkTs — Sky News (@SkyNews) Voir le tweet

Former prime minister of Pakistan Imran Khan is arrested in Islamabad The video shows the Pakistan's former PM bei… https://t.co/XsjjtIN7yx — Sky News (@SkyNews) Voir le tweet

Après l’arrestation, les responsables du parti d’Imran Khan, le Pakistan Tehreek-e-Insaf (PTI), ont exhorté leurs partisans à descendre dans la rue, mais la police a prévenu qu’un arrêté interdisant les rassemblements de plus de quatre personnes était en vigueur et qu’il serait strictement appliqué.

À Islamabad, des gaz lacrymogène et des canons à eau ont été utilisés par les forces de l’ordre pour disperser les manifestants. Des correspondants de l’AFP à Lahore, dans l’est du pays, ont signalé des tirs de canon à eau, tandis qu’à Karachi, dans le sud, la police a utilisé des gaz lacrymogènes pour disperser les manifestants.

فیصل آباد ضلع کونسل چوک #ReleaseImranKhan https://t.co/cdddRx59no — PTI (@PTIofficial) Voir le tweet

Charsadda #ReleaseImranKhan https://t.co/91LvtgkxLE — PTI (@PTIofficial) Voir le tweet

Lahore!! #ReleaseImranKhan https://t.co/9zgEPU15FN — PTI (@PTIofficial) Voir le tweet

Sur Twitter, le parti PTI a posté plusieurs photos et vidéos de rassemblements dans le pays, comme vous pouvez le constater ci-dessus. Tous les protestataires présents demandent la libération d’Imran Khan, visé par plusieurs dizaines d’affaires judiciaires depuis son éviction du pouvoir l’année dernière.

Une tentative d’assassinat en 2022

Son arrestation intervient au lendemain de la mise en garde de l’armée contre « les allégations sans fondement » prononcées selon elle par l’ex-Premier ministre, qui a quitté son poste en avril 2022.

En effet, lors d’un rassemblement organisé ce week-end à Lahore, Imran Khan a de nouveau affirmé que le major-général Faisal Naseer, officier supérieur des services de renseignement, était impliqué dans sa tentative d’assassinat, début novembre 2022. L’ex-Premier ministre avait été blessé d’une balle dans la jambe.

#Pakistan🇵🇰: The violent arrest of @ImranKhanPTI by the paramilitary troops from inside the Islamabad High Court co… https://t.co/kVndoM6zvk — International Human Rights Foundation (@Declaracion) Voir le tweet

« Ces allégations fabriquées de toutes pièces et malveillantes sont extrêmement malheureuses, déplorables et inacceptables », a déclaré dans un communiqué le service des relations publiques interservices (ISPR) de l’armée.

« Il s’agit d’une tendance constante depuis l’année dernière. Les responsables de l’armée et des services de renseignement sont la cible d’insinuations et d’une propagande tapageuse visant à promouvoir des objectifs politiques », ajoute-t-il.

D’allié à ennemi de l’armée

Le Premier ministre Shehbaz Sharif, que Imran Khan a également accusé d’être impliqué dans le projet d’assassinat, a de son côté affirmé sur Twitter que « ses allégations sans aucune preuve contre le général Faisal Naseer et les officiers de notre agence de renseignement ne peuvent pas être autorisées et ne seront pas tolérées ».

Officiellement, l’agression de Imran Khan est l’œuvre d’un tireur solitaire, qui dans une vidéo diffusée par la police avoue en être l’auteur et se trouve désormais en détention. Mais ces conclusions ont été rejetées par l’ex-chef du gouvernement qui souligne que les autorités ont refusé ses tentatives de déposer un rapport de première information (RPI) auprès de la police pour désigner les « vrais coupables ».

Les critiques à l’encontre de l’institution militaire sont rares au Pakistan, où les chefs de l’armée exercent une influence considérable sur la politique intérieure et la politique étrangère. Ils sont depuis longtemps accusés d’interférer dans l’ascension et la chute des gouvernements.

La mise en garde de l’armée illustre à quel point les relations entre Imran Khan et la puissante armée du pays se sont détériorées : elle l’avait d’abord soutenu dans son accession au pouvoir en 2018 avant de lui retirer son soutien, puis Imran Khan avait été évincé de ses fonctions par un vote de défiance du parlement en avril 2022.

Le Pakistan au bord du gouffre avant les élections

Depuis, l’homme politique fait pression sur le fragile gouvernement de coalition pour qu’il organise des élections anticipées avant octobre.

Imran Khan est visé par plusieurs dizaines d’affaires judiciaires depuis son éviction, une tactique utilisée par les différents gouvernements pakistanais pour réduire au silence leurs opposants, estiment des analystes.

La puissante armée pakistanaise exerce une immense influence dans le pays et a organisé au moins trois coups d’État depuis l’indépendance en 1947, régnant pendant plus de trente ans.

À l’approche des élections nationales d’octobre, une myriade d’actions pour obtenir des votes anticipés dans les assemblées provinciales, qui se tiennent généralement en même temps, sont en cours d’examen devant les tribunaux.

Des années de mauvaise gestion financière et d’instabilité politique ont poussé l’économie pakistanaise au bord de l’effondrement, une situation exacerbée par une crise énergétique mondiale et des inondations dévastatrices qui ont laissé un tiers du pays sous l’eau l’année dernière.

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Source: Le HuffPost