Giro 2023 - Aurélien Paret-Peintre, l'élu : "Il y avait 120 mecs qui rêvaient de cette journée"

May 09, 2023
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Le destin est un drôle de farceur. Dans un début d'étape mené sur un rythme d'enfer, AG2R Citroën a eu droit à sa publicité. Ce fut cependant pour voir Paul Lapeira, maillot bleu de maillot grimpeur au soir de la 2e étape, en difficulté à l'arrière. Malade, le gamin a abandonné le Giro. Dans son malheur de quitter si tôt son premier grand tour, avait-il imaginé que son pote, Aurélien Paret-Peintre, lui apporterait une telle consolation ? L'un a passé l'une de ses pires journées sur le vélo, l'autre la plus belle, tout simplement.

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Paret-Peintre et Leknessund voient la vie en rose, Evenepoel pas bousculé : le résumé

Giro Paret-Peintre : "J'ai quand même une belle petite pointe de vitesse au sprint" IL Y A UNE HEURE

Andreas Leknessund et le Français, duo star du jour, n'avaient que peu de références avant cette journée vers le Lago Laceno, théâtre grandiose de l'arrivée du jour sur le Tour d'Italie. Et pourtant, il fallait être un grand parmi les grands pour sortir vainqueur de cette bataille royale que fut cette quatrième étape. Car Remco Evenepoel (Soudal-Quick Step) avait mis le feu aux poudres en criant à qui voulait l'entendre que le maillot rose échouerait sur les épaules d'un autre que lui ce mercredi soir. Ce fut, comme prévu, une journée infernale pour le cœur, la tête et les jambes.

Paret-Peintre a joué avec Leknessund

"C'est ma plus belle [victoire], c'est la journée parfaite, glissait-il, sourire jusqu'aux oreilles, au micro d'Eurosport. Il y avait 120 mecs qui rêvaient de faire cette journée. Je vous avais dit ce matin que l'échappée irait au bout. Quand je suis arrivé devant, j'avais déjà bien mal aux jambes mais tout le monde avait mal aux jambes." Il a fallu attendre plus de 70 kilomètres pour qu'un groupe de sept ne se détache ce mardi. Paret-Peintre et ses six compagnons en avaient simplement un peu plus dans le réservoir que les autres candidats à ce moment-là.

Paret-Peintre tient son jour de gloire : l'arrivée en vidéo

Quelque cent bornes plus loin, "APP" s'est permis de jouer avec les nerfs d'Andreas Leknessund, son ultime adversaire, qui lorgnait lui le mythique maillot rose. "J'ai été patient dans la dernière montée, et une fois que j'étais avec lui je lui ai quand même mis la pression pour le maillot rose. Je sais qu'au sprint j'ai une bonne petite pointe de vitesse. Il prend le maillot rose, tout le monde est content." La malice et la rapidité ont fait la différence pour celui qui avait réglé un petit peloton au Grand Prix La Marseillaise en 2021. Paret-Peintre sait mettre au fond même s'il n'a glané "que" son troisième succès professionnel sur ce Giro.

Au nom du petit-frère

Voilà pour l'analyse mais le coureur d'AG2R Citroën l'a vite mise de côté. Trop d'émotions le traversaient. Et pas seulement parce que son petit-frère, Valentin, de cinq ans son cadet se trouve lui aussi sur ce Tour d'Italie, leur premier grand tour commun. Celui-ci a suivi la victoire de son aîné sur l'écran de la voiture numéro 2 d'AG2R Citroën. Il n'aurait raté ça pour rien au monde et c'est tout naturellement qu'il s'est écarté du peloton au pied de la dernière ascension pour vibrer par procuration.

Paret-Peintre était sûr de son sprint : "Je savais que j'étais plus rapide que lui"

"J'ai pensé à plein de choses en passant la ligne, racontait Aurélien. Mon petit-frère est là sur la course, la famille devant la télé, mon entraîneur qui est à 200% depuis le début de saison. C'est un travail collectif. Oui c'est moi qui gagne, c'est moi qui pédale mais il y a tellement de gens derrière, le staff de l'équipe, les sponsors, c'est grâce à tout le monde." Paret-Peintre a d'autant plus raison que toute l'équipe était missionnée pour aller à l'avant ce mardi. Le bonheur a voulu que ce soit la meilleure carte qui s'y retrouve.

Paret-Peintre l'a méritée

Le Giro, Aurélien Paret-Peintre le connaît et l'aime par-dessus tout. C'est là, en 2020, qu'il y avait découvert les courses de trois semaines avec une certaine réussite puisqu'il avait terminé 16e du général avant de prendre la 15e place sur le Tour de France l'année suivante, preuve qu'il a du talent à revendre. Mais cette année, il avait encore tout misé sur le Giro et s'était donné les moyens d'y briller.

"A 8 ans, je ne m'imaginais pas ça, il y a trois ou quatre ans non plus ! J'ai fait énormément de sacrifices depuis le début de saison. J'ai travaillé dur en stage. Il y a eu beaucoup d'éloignement de la maison avec 110 jours de déplacement sur 150 depuis le début de l'année. C'est mérité, je suis content d'être là, il faut savourer avec les gars parce qu'on est une belle équipe mais on ne vit pas ça tous les jours."

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Source: Eurosport FR