Départ Aulas (OL) | Violeau : "Jean-Michel Aulas a construit quelque chose qui n'a pas d'égal en France"
Philippe Violeau, quelle a été votre première réaction lorsque vous avez appris que Jean-Michel Aulas avait été écarté de ses fonctions de président de l'Olympique Lyonnais ?
Philippe Violeau. : Ç'a été une très grande surprise même si on savait qu'il allait passer la main dans les mois où les années à venir. On ne s'attendait pas à une nouvelle aussi subite. Je dois avouer que ça m'a fait bizarre. Ça fait un peu froid dans le dos. Mais après, on ne connaît pas tous les tenants et les aboutissants de cette décision.
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Avec Jean-Michel Aulas, j'ai tout de suite senti un message de rigueur et de gagne
Vous êtes arrivé à l'OL en 1997 en provenance d'Auxerre. Quels sont vos premiers souvenirs de Jean-Michel Aulas ?
P.V. : Je me souviens de notre première rencontre. Je venais de passer quatre ans à Auxerre. En juillet 1997, Jean-Michel Aulas me contacte pour rejoindre l'OL. Je fais le court voyage entre Auxerre et Lyon. Je suis reçu par Bernard Lacombe, Jean-Michel Aulas et Marino Faccioli. On passe quasiment deux heures ensemble et ils m'exposent leur projet. C'était un projet ambitieux avec des joueurs d'expérience et des jeunes. Il y avait une vraie intention de construire quelque chose d'important et de durable. Le contact s'était super bien passé et j'avais répondu favorablement à la proposition de Lyon.
Vous évoquez d"un projet ambitieux" dès 1997. Est-ce qu'il avait parlé du titre de champion de France et de la Ligue des champions ?
P.V. : Bien sûr que non. Mais il y avait une vraie volonté de jouer les premiers rôles du championnat de France. Il y avait beaucoup de talents à l'époque mais il manquait peut-être des cadres. Son discours était de se projeter dans l'avenir, de construire quelque chose. Pour ma part, j'ai tout de suite senti un message de rigueur et de gagne qu'il fallait instaurer.
A quel moment a-t-il commencé à parler ouvertement de titre de champion de France ? Lors de la saison 1999-00 avec l'arrivée de Sonny Anderson ?
P.V. : En fait, c'était une progression lente mais très bien programmée. En 1998, on termine sixième, ensuite troisième en 1999 et en 2000, puis deuxième en 2001, l'année où on gagne la Coupe de la Ligue. A ce moment-là, les ambitions commencent à prendre forme. Effectivement, le recrutement de Sonny Anderson a constitué un tremplin. Il nous a fait gagner pas mal d'années. Il a représenté le début des grandes heures de l'Olympique Lyonnais.
Quel président était-il auprès du vestiaire lyonnais ?
P.V. : Moi, je reste complètement fan. Vis-à-vis du public extérieur, il n'a pas toujours bonne presse. Même mes proches pouvaient avoir une mauvaise image. Mais elle ne correspond pas à celle de l'homme que je connais. En interne, il est plus que généreux, proche de ses joueurs mais également de toute la vie du club. Il restera un modèle de réussite. Aussi, il savait mettre de la rigueur quand il le fallait. Attention, ce n'était pas toujours rigolo. Il ne faut pas croire qu'on a eu que des bons moments. Il savait taper du poing sur la table mais aussi nous remotiver pour qu'on reparte de l'avant. C'était un bonheur d'avoir pu partager ces six années à ses côtés.
Y'a-t-il un coup de gueule en particulier qui vous a marqué ?
P.V. : Il y en a eu plusieurs. Mais le plus marquant, c'était après l'élimination au tour préliminaire de Ligue des champions face à Maribor en 1999. Son discours avait été ferme. On avait fauté et il fallait expliquer les raisons de cette élimination, face à une équipe qui semblait moins forte sur le papier, pour repartir de l'avant.
Le premier titre en 2002 ? Ce n'était pas un aboutissement mais la confirmation de ce qu'il voulait mettre en place
Quels souvenirs gardez-vous de Jean-Michel Aulas, au soir du premier titre de champion de France de l'OL en mai 2002 ?
P.V. : C'était une soirée inoubliable. Moi, ce qui m'a marqué, c'est la proximité entre les personnes. Ce jour-là, il n'y avait plus d'écart entre le patron du club et les joueurs. On était tous heureux de partager un moment extraordinaire. Après, pour lui, ce n'était pas un aboutissement mais la confirmation de ce qu'il voulait mettre en place. Derrière, il en a eu six autres. Cela prouve qu'il n'était jamais rassasié de bonnes performances. On ne peut que le remercier d'avoir tout mis en place pour qu'on arrive à gagner des titres et à faire grandir l'Olympique Lyonnais.
Vous avez passé six ans à ses côtés. Comment était-il dans les négociations ?
P.V. : C'est un chef d'entreprise. Quand il négocie, ce n'est jamais simple. Après, pour ma part, c'était différent car je suis arrivé en tant que joueur libre. Ce n'était pas une négociation compliquée comme lorsqu'il faut payer un transfert. Je me souviens être vite tombé d'accord avec l'OL à l'époque et je ne le regrette pas.
L'OL, c'est une famille. Jean-Michel Aulas a créé la famille OL
Dans beaucoup de clubs, les anciens joueurs sont un peu oubliés. Ce qui n'était pas forcément le cas de l'OL sous Jean-Michel Aulas...
P.V. : Tout à fait. On peut retourner n'importe quand à l'Olympique Lyonnais, on est toujours accueilli les bras ouverts. On a des places à disposition pour aller au match, où on peut revoir d'autres anciens joueurs dans un endroit qui nous est réservé au Groupama Stadium. L'OL, c'est une famille. Jean-Michel Aulas a créé la famille OL. C'est lui qui a voulu que cette tradition perdure. Et cela ne date pas d'aujourd'hui. A l'époque où je suis arrivé, tout le monde était là pour l'arbre de Noël du club, que ce soit des ex-salariés travaillant dans l'administratif ou des anciens jardiniers. Personne n'était au-dessus du club et on partageait tous un bon moment ensemble.
Quel regard portez-vous sur son bilan à l'Olympique Lyonnais ?
P.V. : Il s'est investi très jeune. Il a pris le temps de construire quelque chose qui n'a pas d'égal en France. C'est un modèle de réussite.
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Source: Eurosport FR