Ligue des champions - Milan - Inter (0-2) - "Nous avons vécu un enfer" : Et soudain, San Siro s'est tu

May 11, 2023
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Ils n’en ont pas cru leurs yeux. Motivés à bloc par une demi-finale de Ligue des champions attendue depuis seize ans, et qui plus est un derby face au rival historique, les tifosi de l’AC Milan ont rapidement été climatisés ce mercredi soir par l’Inter. Et dans un stade pourtant acquis à leur cause. En onze minutes chrono , le Diable, si bien représenté par le tifo imposant de la Curva Sud, a été renvoyé là d’où il venait. En enfer. Un premier but de Dzeko, un deuxième de Mkhitaryan, et la grande partie rouge et noire de San Siro s'est éteinte.

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"A ce rythme, on va en prendre quatre", soupirait un supporter désabusé et incrédule. Il n'était pas loin de la vérité. Hakan Calhanoglu, l'ex tant détesté, a tapé le poteau. Puis Lautaro Martinez pensait avoir obtenu un penalty, avant que le VAR ne vienne finalement l'annuler. Ajoutez à ca la blessure d'Ismaël Bennacer (qui a quitté le stade en béquilles) et celle redoutée de Mike Maignan, qui a posé un genou un terre avant de se faire soigner pour finalement continuer la partie, et vous aurez le cauchemar vécu par les tifosi milanais en quarante-cinq minutes.

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A la mi-temps, pendant que le deuxième anneau vert, là où se trouvait la Curva Nord de l'Inter, était à la fête, le reste de l'enceinte lombarde, garnie par un total 75.532 spectateurs, était sonnée. Des regards dans le vide pour certains, de la colère pour d'autres : chacun traduisait ses émotions comme il le pouvait face à ce trou noir. "Il faut qu'on marque un but, au moins pour y croire au retour", espérait un jeune tifoso portant le maillot d'Olivier Giroud, auteur d'une performance bien pâle ce soir. Comme la plupart de ses coéquipiers, d'ailleurs. Malheureusement pour lui, ce fameux but tant espéré n'arrivera pas malgré une réaction d'orgueil en début de deuxième période.

Ceux qui y croient, et ceux qui n'y croient plus

Lorsque Sandro Tonali, probablement le meilleur de son équipe, a frappé le poteau (63e), un énorme frisson a traversé San Siro. Même chose lors des tentatives de Brahim Diaz (49e) et Junior Messias (51e), vaines elles aussi. Non, ce n'était vraiment pas le soir des Rossoneri, pas vraiment à la hauteur de l'évènement. Sauf peut-être la Curva Sud qui, elle n'a jamais cessé d'encourager les siens. Le stade a même fini par trembler (littéralement) lorsqu'elle a entonné, suivi par une bonne partie des autres secteurs, un chant basé sur les notes celui argentin "Muchachos". Au coup de sifflet final, pendant que Lautaro Martinez et ses coéquipiers partaient sous leur virage fêter une victoire qui sent bon le voyage à Istanbul début juin, Théo Hernandez et sa bande venaient remercier leurs supporters restés jusqu'au coup de sifflet final.

"Perché noi ci crediamo olé" ("Parce que nous on y croit"), s'est alors mis à lâcher d'une seule voix le virage de l'AC Milan en vue du retour programmé mardi prochain (21h), mais cette fois avec l'Inter qui recevra. Au vue de la domination interiste, est-ce vraiment raisonnable d'envisager une possible "rimonta" à la sauce rossonera ? "Ce sera très difficile, mais pas impossible", a prévenu Stefano Pioli, le technicien milanais, après la rencontre. "On est déçus, je pense qu'on pouvait faire mieux, surtout au début. On doit croire qu'on peut se qualifier pour la finale. On sait qu'ils sont forts, mais si on joue notre jeu avec la qualité et l'intensité dans les dernières passes, on peut les mettre en difficulté", a assuré le défenseur Fikayo Tomori. Le retour probable de Rafael Leão, absent ce mercredi soir, peut être un motif d'espoir.

Une supériorité totale

Côté supporters, les sentiments divergent. Interrogé aux alentours du stade, Nicolas, un supporter français de l'AC Milan qui avait fait spécialement le déplacement depuis l'Est de l'Hexagone, nous a assuré n'avoir "aucune attente" en vue du retour. "Je n'y crois pas, poursuivait-il, la mine déconfite. La supériorité technique de notre adversaire a été totale. Je ne vois pas comment la qualification peut lui échapper, tant il a été au-dessus dans tous les compartiments du jeu. C'est une équipe mature qui a maintenant deux buts d'avance. Non, vraiment, c'est impossible. Ce soir (mercredi soir, ndlr), elle nous a fait vivre un véritable enfer. C'est une humiliation, une claque. Faire toute cette route pour ça..."

Mais il y a aussi ceux qui se veulent plus optimistes, se félicitant presque de n'avoir encaissé "que" deux buts tant le score aurait pu être beaucoup plus large à la mi-temps. "Avec la suppression de la règle du but à l'extérieur, cela nous laisse quand même un mince espoir", pouvait-on entendre au détour des marchands ambulants situés autour de San Siro après la rencontre. Le tout pendant que les tifosi de l'Inter, eux, s'amusaient à un concert de klaxons qui a mis à un point final à cette soirée triomphale pour le "Biscione" ("serpent"), symbole des Nerazzurri. Pour le "Diavolo" ("diable"), celui de Rossoneri, le retour vers l'enfer est brutal.

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Source: Eurosport FR