Inflation : le gouvernement réunit les patrons de la grande distribution ce jeudi

May 11, 2023
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Bruno Le Maire et Olivia Grégoire demanderont aux distributeurs de prolonger le «trimestre anti-inflation», en y intégrant les fournitures scolaires.

Faire baisser rapidement les prix en rayons, tel est aujourd'hui l'un des objectifs principaux du gouvernement, face à une inflation alimentaire qui demeure à des sommets (14,9% en avril sur un an, selon l'Insee). Pour y parvenir, l'exécutif compte grandement sur les distributeurs, dont leurs représentants sont invités à Bercy ce jeudi à la mi-journée.

Accueillis par Bruno Le Maire et Olivia Grégoire, les poids lourds de la grande distribution devraient de nouveau se voir demander de faire des efforts pour soulager le portefeuille des Français. D'une part, une prolongation du «trimestre anti-inflation» devrait être mise sur la table. Le ministre de l'Économie et sa collègue du Commerce, satisfaits des résultats de ce dispositif mis en place dans les grandes surfaces depuis mars, interrogeront les enseignes pour savoir s'il est «envisageable de prolonger» la mesure «en couvrant la période de l'été», a indiqué Olivia Grégoire mercredi sur RTL. Le patron de Bercy Bruno Le Maire avait déjà fait part la semaine dernière de sa volonté de prolonger le trimestre anti-inflation «au-delà du 15 juin».

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Les fournitures scolaires dans le «trimestre anti-inflation» ?

Invité sur Franceinfo ce jeudi matin, le président des Mousquetaires Thierry Cotillard a indiqué que les distributeurs allaient «mettre une condition» à la prolongation de cette opération. «On a fait des efforts sur nos marges, on souhaite que les industriels participent aussi à cet effort pour baisser les prix», a déclaré le patron des enseignes Intermarché et Netto.

Il sera par ailleurs demandé ce jeudi aux distributeurs d'«intégrer des produits pour la rentrée scolaire de nos enfants» à ce dispositif, a précisé Olivia Grégoire mercredi, rappelant que les «trois quarts des Français» faisaient leurs courses de rentrée dans les supermarchés. «L'inflation sur ces produits de rentrée des classes est beaucoup moins importante. On les a achetés il y a un an, c'est de l'ordre de 4 à 5%, voire 3% selon les références», a souligné Thierry Cotillard sur Franceinfo.

D'autre part, le gouvernement profitera de cette réunion ce jeudi pour évoquer de nouveau la réouverture des négociations commerciales entre distributeurs et industriels, réclamée depuis plusieurs semaines face à la baisse des cours de certaines matières premières (blé, café, huile...). «Maintenant que les prix du fret maritime ont été divisés par dix, de 15.000 euros à 1500 euros le container, que les prix du blé baissent, il est tout aussi légitime que les prix des produits alimentaires baissent également», a jugé Bruno Le Maire dans un entretien à La Tribune publié ce jeudi.

Les distributeurs y sont favorables, mais les industriels le sont moins, si l'on en croit les premiers. Ils «font les morts», a déploré lundi sur RTL Michel Biero, directeur exécutif achat chez Lidl. Eux aussi seront invités à Bercy, mais «dans un second temps», à une date qui n'est pas encore définie, selon le ministère de l'Économie. Avant même cette réunion, Olivia Grégoire a accentué la pression sur eux, menaçant mercredi sur RTL de faire «du 'name and shame', on citera publiquement les marques qui ne veulent pas négocier à la baisse».

Source: Le Figaro