L'adjointe à l'urbanisme démissionne après des révélations sur une carence en logements sociaux

May 11, 2023
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L’adjointe à l’urbanisme à la mairie de Marseille a démissionné mercredi, au lendemain de révélations indiquant que la grande ville la plus pauvre de France était sous la menace d’une procédure de carence en matière de construction de logements sociaux.

« Suite aux événements de ces derniers jours, j’ai décidé de rendre ma délégation au maire de Marseille », indique Mathilde Chaboche, qui était chargée de l’urbanisme et du développement harmonieux de la ville, dans un communiqué. Contactée, elle n’était pas joignable dans l’immédiat pour donner plus de détails sur sa décision.

Le quotidien régional La Marseillaise avait révélé mardi que la ville, dirigée par une union de la gauche élue en 2020 deux ans après le drame mortel du logement insalubre de la rue d’Aubagne, était sous la menace d’une procédure de carence en matière de construction de logements sociaux, faute d’avoir réalisé ses objectifs.

Les permis de construire sous tutelle ?

Sur la période 2020-2022, selon un bilan préfectoral, la municipalité n’a réalisé que 38,2 % de son objectif, qui était la construction de 7.674 logements locatifs sociaux dans une ville où plus de 40.000 demandes de ce type de logements sont en attente. Si le préfet prononçait la carence, la ville pourrait être contrainte de payer des amendes voire être placée sous tutelle de l’Etat pour la délivrance de permis de construire.

Pour le principal groupe d’opposition municipale, Une Volonté pour Marseille, cette démission « sonne comme un terrible échec collectif pour tous les élus du Printemps marseillais » et est « une nouvelle étape dans la dislocation de cette majorité incapable, selon ces élus du centre et de la droite, de présider aux affaires de la ville ».

Le Printemps marseillais, large coalition de gauche et d’écologistes, avait succédé en juin 2020 au maire LR Jean-Claude Gaudin, dont la fin de mandat avait été particulièrement marquée par la question du mal-logement, après l’effondrement de deux immeubles vétustes en novembre 2018 qui avait fait huit morts.

Lors des états généraux du logement organisés fin 2022 par la mairie, la municipalité avait évoqué la construction de quelque 4.500 logements par an, dont 2.300 logements « abordables ». Dans son programme électoral, le Printemps marseillais promettait la construction de 30.000 logements en six ans, soit 5.000 par an, « adaptés aux revenus des Marseillais ».

Source: 20 Minutes