Soudan : 538 personnes évacuées par le Quai d’Orsay, le Français blessé à Khartoum est un soldat, selon M. Macron
La France a évacué 538 personnes, dont 209 Français, du Soudan, pays au bord du chaos après dix jours de combats meurtriers entre l’armée et des paramilitaires, a annoncé, mardi 25 avril, Emmanuel Macron. Le président de la République, qui s’exprimait à l’entame d’un conseil de défense à l’Elysée, a également déclaré que l’homme blessé dimanche à Khartoum, la capitale, dans des circonstances encore indéterminées lors de l’évacuation, était un soldat français. Les nouvelles de son état de santé sont « rassurantes », a précisé M. Macron, avant d’assurer que sa « vie n’est plus en danger ».
Le chef de l’Etat a salué « un travail exceptionnel dans des conditions extrêmement difficiles » de « nos armées, agents consulaires et diplomatiques » et « des forces de sécurité intérieures mobilisées », pour mener à bien ces évacuations qui concernaient aussi « des ressortissants de pays partenaires, notamment africains, qui avaient sollicité notre assistance ». Il a par ailleurs remercié les deux principaux protagonistes de conflit au Soudan pour leur coopération ainsi que le président de Djibouti, Ismaël Omar Guelleh, et le premier ministre éthiopien, Abiy Ahmed, pour leur aide dans ces évacuations.
De son côté, Londres a annoncé entamer l’évacuation par avions militaires de ses ressortissants du Soudan, à la faveur du cessez-le-feu de soixante-douze heures conclu dans le pays entre les belligérants. « Les vols seront ouverts à tous les Britanniques ayant un passeport et la priorité sera donnée aux familles avec enfants et/ou aux personnes les plus âgées ou avec un problème de santé », a précisé le ministère des affaires étrangères dans un communiqué publié sur Twitter.
Les avions décolleront « d’un aérodrome à l’extérieur de Khartoum », a ajouté le ministère, qui précise que les personnes souhaitant être évacuées seront contactées en amont et « ne doivent pas se rendre par elles-mêmes à l’aérodrome si elles n’ont pas été contactées ». « La situation reste instable et notre capacité à mener des évacuations peut changer rapidement », justifie le ministère.
Cessez-le-feu de soixante-douze heures
Les autorités britanniques ont commencé cette évacuation peu après l’entrée en vigueur du cessez-le-feu de soixante-douze heures, conclu sous l’égide des Etats-Unis. Tandis que plusieurs pays européens avaient commencé les évacuations dimanche. Plus de mille ressortissants de l’Union européenne (UE) ont été rapatriés, avait annoncé, lundi, le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell. Seules des évacuations diplomatiques avaient été réalisées par le Royaume-Uni et les Etats-Unis.
Des violences ont éclaté à Khartoum le 15 avril entre l’armée du général Abdel Fattah Abdelrahman Al-Bourhane, dirigeant de facto du Soudan depuis le putsch de 2021, et son adjoint devenu rival, le général Mohammed Hamdan Daglo, dit « Hemetti », qui commande les Forces de soutien rapide (FSR). Les deux généraux qui avaient pris le pouvoir lors du coup d’Etat de 2021 sont engagés dans une lutte sans merci.
Les combats ont déjà fait plus de 420 morts et 3 700 blessés, selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Les violences dans ce pays de l’est de l’Afrique, l’un des plus pauvres du monde, risquent d’« envahir toute la région et au-delà », a mis en garde le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres.
Le Monde avec AFP
Source: Le Monde