Le RCT envoie la classe biberon contre le Racing 92 samedi, voici 4 raisons de croire à un exploit toulonnais

May 11, 2023
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Jouons carte sur table: ce match apparaît en tout point déséquilibré. D’un côté, le Racing 92 ragaillardi, qui pourrait conforter sa place de barragiste à domicile face à Toulon dès demain. De l’autre, le RCT qui, s’il marchait sur l’eau depuis la fin du mois de janvier, a depuis connu deux coups d’arrêts. De potentiel quatrième et quart de finaliste à Mayol à simple prétendant pour le top 6, Toulon a perdu gros sur la pelouse de Castres (18-31), puis contre La Rochelle au Vélodrome (8-23).

Si on ajoute que le RCT n’a d’autre choix que de réaliser un gros turnover pour ce déplacement à haut risque (davantage pour se remettre à niveau en ce qui concerne les Jiffs que pour reposer ses cadres avant la finale de Challenge Cup), oui, sur le papier, Toulon pourrait bien vivre un deuxième samedi consécutif compliqué en prime time sur Canal +. Une crainte partagée par le vestiaire, en attestent les déclarations de Benoît Paillaugue en conférence de presse, ce jeudi.

"Plus le match va arriver, plus la confiance sera là. Mais on doit avoir cette petite crainte de ramasser. Si tu n’as pas peur dans le rugby, ça ne marche pas. Il faut avoir cette peur de mal faire, de passer à côté. Et on sait que c’est un match diffusé sur Canal + le soir à 21 heures, que ça va être suivi…"

Une défaite sans bonus condamnerait quasiment le RCT à vivre une cinquième saison de rang sans phase finale de Top 14. Mais alors, comment garder espoir, si le RCT est à ce point annoncé perdant? Voici quelques motifs.

Le Racing, 1ère attaque... 12e défense

D’abord, s’il revient fort depuis sa victoire dans le derby face au Stade français courant avril et vient de rouler sur Bayonne (55-14), le Racing 92 n’est pas invincible. Et s’il brille ballon en mains, puisqu’il compte la meilleure attaque du Top 14 (666 points, soit 38 de plus que la deuxième attaque, La Rochelle), le club de la banlieue parisienne n’est en revanche pas franchement stérile en défense.

En effet, les Franciliens n’ont que la... douzième défense du Top 14. Le Racing attaque, marque mais n’est pas hermétique. Une aubaine pour la jeunesse toulonnaise, qui pourra faire parler son insouciance? Pour sûr, le RCT – qui s’appuie sur la 9e attaque et la 5e défense du Top 14 – aura fort à faire.

Le match aller en tête

Le 4 décembre dernier, la fête devait être belle. Alors que l’événement devait être la présentation de la nouvelle recrue, Dan Biggar, et que Toulon devait ensuite dérouler face à une équipe remaniée du Racing 92, la soirée s’annonçait rouge et noir. Mais les Racingmen étaient venus contrarier les festivités (14-31).

"On s’en rappelle tous. Ils avaient fait tourner, tout le monde pensait que ça allait être du pain béni pour nous, sauf que... pas du tout, tordait du nez Benoît Paillaugue, hier. Ça a été le début des embûches de notre début de saison. Bien sûr que c’est dans nos têtes."

S’ils ne l’ont pas retravaillé à la vidéo cette semaine, ce revers a marqué le groupe, qui compte bien s’offrir une revanche... avec une équipe remaniée. La belle histoire?

Les grognards auront faim

Si on met naturellement en exergue le groupe rajeuni, le RCT ne comptera pas uniquement sur sa jeune garde. En effet, plusieurs joueurs cantonnés au frigo depuis plusieurs mois devraient retrouver les terrains. Raphaël Lakafia qui n’a plus joué depuis Pau (16e journée, 28 janvier), Mathieu Smaïli depuis Bayonne (14e journée, 31 décembre), Gervais Cordin depuis Parme (4e journée de Challenge Cup, le 20 Janvier) ou encore Atila Septar depuis... Perpignan (4e journée, 24 septembre), devraient retrouver le groupe. Et s’ils savent bien qu’ils ne devraient pas enchaîner en suivant, tous ces grognards auront probablement à cœur de prouver au staff qu’il s’est planté à leur sujet.

"Le groupe va certainement tourner, les joueurs vont avoir énormément d’appétit. Est-ce que ce n’est pas plus mal justement, de compter sur ces mecs-là qui n’ont pas joué depuis longtemps?, questionnait Paillaugue. Ils auront beaucoup d’énergie, ainsi que l’envie de montrer qu’on peut compter sur eux et qu’ils peuvent participer à cette fin de saison." Les sauveurs qu’on n’attendait plus?

Toulon l’a déjà fait

Enfin, s’ils seront à l’évidence outsiders demain, des Toulonnais rajeunis ont déjà créé l’exploit. Sur la pelouse de Castres, en mai 2019, ou en mars 2016 contre... le Racing 92 (20-21), déjà lors d’une rencontre délocalisée (à Lille). Les jeunes de l’époque s’appelaient alors Méric, Annetta, Cramond ou... Ollivon. Nul doute que le capitaine toulonnais saura faire son travail de transmission, en martelant aux siens que, même s’ils sont donnés perdants par les bookmakers, la chance sourit aux audacieux.

Source: Var-matin