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En Ukraine, la difficile réintégration des anciens soldats de retour du front
Les combattants ukrainiens ont parfois du mal à revenir à la vie civile. L’association Veteran Hub les aide à se reconnecter avec la société.
Pour Vlad Babyr, responsable du Veteran Hub, la préparation du pays à l’accueil des vétérans est cruciale pour son avenir. « Après la guerre, dit-il, nous aurons un million de vétérans, peut-être plus. Et si on ne commence pas dès maintenant à préparer le pays, ça va être un problème. » Depuis son ouverture, en 2019, l’organisation a développé ses services et propose désormais une assistance juridique, des offres d’emploi, une ligne d’écoute, de l’aide psychologique… Des soldats démobilisés se rendent chaque jour dans ses élégants bureaux de Kiev afin de se retrouver, d’échanger et de demander des conseils. « Nous n’oublions pas les femmes des vétérans », ajoute Vlad Babyr, « parfois elles sont oubliées mais nous savons qu’il est crucial qu’elles soient associées au retour de leur mari. »
Les autorités ukrainiennes ont saisi l’enjeu de la réintégration des vétérans dans la société. En août 2022, le président Volodymyr Zelensky déclarait que le pays devait tout faire pour que les anciens combattants puissent contribuer « non seulement à la défense de notre Etat sur les lignes de front, mais aussi au développement de l’Ukraine après la guerre ». Une manière de stimuler les efforts entrepris par le gouvernement pour améliorer les structures d’accompagnement des vétérans, longtemps livrés à eux-mêmes malgré la guerre qui dure depuis 2014.
Selon les chiffres du ministère des anciens combattants, avant l’invasion du 24 février 2022, le pays comptait déjà 438 834 combattants, mobilisés dans la guerre du Donbass. En février 2022, au déclenchement de l’invasion russe, « 70 % » d’entre eux auraient rejoint les lignes de front, assure Oleksandr Porkhun, vice-ministre des anciens combattants.
L’homme, ancien commandant de bataillon de la 95e brigade d’assaut aéroportée, décoré de la plus haute distinction du pays, explique que les services de l’Etat travaillent à faciliter « le passage de l’armée à la vie civile normale ». Parmi les différents chantiers : créer de nouvelles structures de soins pour la réhabilitation physique et psychologique des soldats, soutenir financièrement les initiatives professionnelles des vétérans, construire un musée militaire national à Kiev…
Thomas d’Istria
Source: Le Monde
