Macron à Dunkerque ce vendredi pour officialiser l'implantation d'une usine de batteries par le taïwanais ProLogium

May 12, 2023
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ProLogium entend investir à Dunkerque 5,2 milliards d'euros d'ici 2030 pour atteindre une capacité de production annuelle de 48 GWh, suffisamment pour équiper des centaines de milliers de voitures.

Au lendemain de sa présentation des grandes lignes du projet de loi industrie verte, Emmanuel Macron poursuit ce vendredi sa séquence sur le thème de la réindustrialisation de la France. Le chef de l'État est attendu à Dunkerque (Nord) dans l'après-midi, où il doit visiter l'usine Aluminium Dunkerque, «le plus gros producteur d'aluminium primaire d'Europe», selon l'Élysée.

Le président de la République, flanqué de plusieurs ministres - Bruno Le Maire, Gérald Darmanin, Agnès Pannier-Runacher, Roland Lescure et Olivier Becht - doit surtout «officialiser de nouveaux investissements pour le bassin dunkerquois», indique le palais. Derrière cette formulation se cache l'implantation d'une grande usine de batteries par le taïwanais ProLogium, une information connue depuis mardi et annoncée par le groupe ce vendredi.

Le projet est colossal : au total, ProLogium entend investir à Dunkerque 5,2 milliards d'euros d'ici 2030 pour atteindre une capacité de production annuelle de 48 GWh, suffisamment pour équiper des centaines de milliers de voitures. Le groupe espère commencer la production fin 2026 et monter en puissance sur plusieurs années, avec à la clef 3000 emplois dans l'usine et 12.000 emplois indirects pour le territoire.

Fondé en 2006, ProLogium se présente comme un pionnier de la batterie de prochaine génération, avec un électrolyte solide plutôt que liquide (celle qu'utilise la technologie lithium-ion actuelle). Cette batterie solide permet d'atteindre «une puissance entre 360 et 390 watts par kg contre entre 160 et 180 watts par kg pour les batteries lithium-ion», assure son fondateur et PDG Vincent Yang, et ainsi d'accroître fortement l'autonomie des véhicules électriques. Cette technologie attend toujours d'être homologuée pour la mobilité électrique.

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«Les raisons pour une implantation en France sont nombreuses», a indiqué lors d'un entretien avec plusieurs agences de presse le vice-président responsable du développement international du groupe, Gilles Normand. L'entreprise taïwanaise souhaitait «avoir accès à une électricité décarbonée», or à Dunkerque, «nous avons non seulement accès à l'électricité nucléaire mais il y a aussi des éoliennes offshore», énumère-t-il.

Par ailleurs, «un véritable écosystème pour les batteries se développe dans le nord de la France», salue-t-il, alors que trois autres projets de «gigafactories» y sont déjà annoncés. L'une à Douvrin, par ACC, la coentreprise entre Stellantis, TotalEnergies et Mercedes, dont l'ouverture est prévue fin mai, la deuxième à Douai, par le chinois Envision, et la troisième à Dunkerque déjà, avec la start-up française Verkor.

«Cela va nous permettre d'avoir une masse critique pour voir s'installer des fournisseurs de matériaux», indique Gilles Normand, alors que les batteries actuelles dites «lithium-ion» sont très gourmandes en métaux critiques comme le lithium, le graphite ou le cobalt, avec une chaîne d'approvisionnement aujourd'hui largement maîtrisée par la Chine. Cela permet aussi «une proximité avec nos clients car beaucoup d'usines de véhicules électriques se trouvent en Europe du Nord» et «Dunkerque est très bien connectée par le rail, la route et un port en eau profonde qui facilite les importations et l'exportation de nos produits», poursuit Gilles Normand.

Source: Le Figaro