Bretagne : L’affaire de la crêperie qui sent trop la crêpe entre les mains d’un expert
La justice n’avait pas suffisamment d’éléments pour trancher. Jeudi 11 mai, le tribunal de Saint-Brieuc a ordonné la réalisation d’une expertise afin d’évaluer les nuisances dénoncées par un voisin de la crêperie du Pêcheur, à Erquy (Côtes-d’Armor). Installé dans une ancienne maison d’habitation, ce restaurant est accusé de générer du bruit et des odeurs qui incommodent l’un des voisins. Cette affaire, rapidement baptisée « la crêperie qui sent trop la crêpe » avait fait l’objet d’une incroyable médiatisation après la prise de parole des propriétaires de l’établissement. « J’ai la sensation que nous avons fait beaucoup d’efforts. Ça tourne à l’acharnement. Nous, on en a marre, on veut juste travailler », expliquait Alex Polge, qui a racheté la crêperie en 2019.
Rapidement, l’affaire avait tourné à la bonne vieille guerre entre « la tradition bretonne » et « le Parisien » qui s’en plaint. Le couple de plaignants s’était installé définitivement dans sa résidence secondaire en 2016 pour profiter de sa retraite. « C’est un peu dangereux de s’attaquer à une crêperie en Bretagne. Mais nous l’avons fait. Mes clients ne demandent pas une condamnation. Ils veulent juste faire respecter leurs droits », explique Me Christophe Sanson. L’avocat des riverains se dit « satisfait » d’avoir obtenu cette expertise, qui durera un an. Le tribunal a enjoint le plaignant à provisionner 5.000 euros pour la réalisation de cette expertise.
Pour sa défense, le couple de restaurateurs a justifié des travaux menés à ses frais pour tenter de limiter les nuisances. Le couple avait notamment installé une nouvelle hotte pour extraire les fumées, avant de déplacer sa plonge et d’isoler la pièce. Par la voix de son avocate, les commerçants ont tenté de s’opposer à l’expertise. Lors de l’audience, le conseil avait estimé que cette affaire était prescrite « dans la mesure où les premiers troubles se sont manifestés en 2013 et qu’en matière de trouble anormal de voisinage on a cinq ans pour agir ». L’expert aura un an pour se faire une opinion et la partager à la justice. En attendant ses conclusions, le restaurant pourra exercer normalement.
Source: 20 Minutes