La Bourse a encore dû composer avec cette inflation " collante " aux Etats-Unis, mais les banques ont sauvé la séance

May 12, 2023
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Par Denis Lantoine

Publié le 12 mai 2023 à 17:46 Mis à jour le 12 mai 2023 à 17:48

La Bourse de Paris a attendu ce moment depuis le début de la matinée ou presque. C’est en effet à 16 heures qu’était publiée la principale statistique du jour, celle relative à l'indice de confiance du consommateur calculée par l'Université du Michigan. Tout d’abord parce qu’il s’agit d’un des premiers chiffres délivrés au titre du mois de mai. Il est ressorti très en dessous des attentes, à 57,7 points, contre 63 escompté et 63,5 le mois précédent. Le moral des ménages est ainsi au plus bas depuis le mois de novembre. « La chute de l’indice illustre l’impact de l’incertitude croissante dans le contexte des négociations sur le plafond de la dette et des préoccupations persistantes concernant le secteur bancaire », décrypte Olivia Cross, économiste chez Capital Economics.

Une inflation tenace

Les opérateurs surveillaient aussi de près l’une de ses composantes, celle des anticipations d’inflation à un an, un élément pris en compte par la Réserve fédérale américaine dans le cadre de sa politique monétaire. Attendue en décélération à 4,4% sur un an, contre 4,6% en avril, elle a été annoncée à 4,5%. Les anticipations à cinq ans, elles, repartent de l’avant, à 3,2%, contre 3% en avril. Enfin, les prix à l’importation ont augmenté de 0,4% sur un mois en avril, marquant leur première hausse de l’année. Ce qui confirme que l’inflation reste bel et bien tenace aux Etats-Unis.

Le dilemme reste entier, donc, pour la Fed, qui voit les indicateurs économiques s’affaiblir, laissant augurer une possible entrée en récession, dans un contexte de prix toujours élevés. Ce matin, Michelle Bowman indiquait encore clairement que la politique de la Fed est restrictive mais qu’il n'est pas certain qu'elle le soit suffisamment. Pour la membre du Board de la banque centrale américaine depuis 2018, « l'inflation est encore beaucoup trop élevée, la politique de taux va donc devoir rester suffisamment restrictive pendant un certain temps ».

A la clôture, le Cac 40 a quand même gagné 0,45%, dans un volume d’échanges de 2,9 milliards d’euros, après un plus haut de séance à 7.463,70 points (+1%). Pas suffisant, néanmoins, pour afficher un bilan hebdomadaire positif à Paris, l’indice cédant 0,24% en l’espace de cinq séances pour afficher une troisième semaine de repli consécutive.

A Wall Street, le Dow Jones, le S&P 500 et le Nasdaq Composite sont en baisse. Les opérateurs continuent également de s’inquiéter du plafond de la dette, la nouvelle rencontre entre Joe Biden et les leaders démocrates et républicains en vue de tenter de trouver un accord pour éviter que le gouvernement se trouve dans l'incapacité d'honorer ses factures ayant été décalée à la semaine prochaine. Des membres du Congrès et des responsables de l'administration ont néanmoins mené hier des discussions pour évaluer les paramètres d'un accord qui relèverait ce plafond de la dette et promulguerait de nouvelles limites de dépenses. Elles ont notamment porté sur l’utilisation de l'aide Covid non dépensée et de nouvelles impositions pour l'exercice à venir.

Scor en vedette

Heureusement, les banques ont constitué ce vendredi un soutien pour le marché, en progrès de 1% à 2%. Société Générale a affiché des résultats supérieurs aux attentes, à la faveur d'une baisse plus prononcée que prévu du coût du risque et grâce aux activités de taux, crédit et change.

C’est pourtant Scor qui a fait la bonne affaire du jour, en hausse de 9,4%. Le réassureur a dégagé au premier trimestre quelque 311 millions d’euros de bénéfices, soit deux fois plus qu’attendu par le consensus FactSet et à comparer à une perte de 35 millions un an plus tôt. Les conditions de marché ont été plus favorables, grâce notamment à une augmentation des tarifs.

Source: Investir