Les affrontements se poursuivent entre Israël et la bande de Gaza
En quatre jours, les bombardements ont fait un mort côté israélien et trente côté palestinien.
Quatre jours après le lancement de l'opération « Bouclier et Flèche » sur la bande de Gaza par l'armée israélienne, il était difficile d'entrevoir, vendredi soir, une sortie de crise.
En fin de matinée, après 13 heures d'accalmie, le macabre ballet qui se joue depuis le début de la semaine a repris quand le Djihad Islamique a lancé une nouvelle salve de roquettes vers Israël. Sur les téléphones portables israéliens, l'application annonçant les alertes à la bombe s'est alors remise à sonner à un rythme soutenu. Israël a ensuite annoncé l'arrêt des négociations de cessez-le-feu, qui se déroulaient sous l'égide de l'Égypte. Peu après, une nouvelle salve de roquettes a été envoyée vers des villes de la grande banlieue de Jérusalem. Puis les avions israéliens ont procédé à plusieurs bombardements dans la bande de Gaza. Et les sirènes ont encore sonné dans les villes du sud d'Israël, contraignant une fois de plus la population à trouver refuge dans les abris.
De part et d'autre, la guerre se livre aussi sur le terrain de la communication. Dans un document publié vendredi matin par l'armée israélienne, on apprenait que 866 roquettes avaient été tirées depuis la bande de Gaza depuis mardi. Parmi les 672 qui avaient pénétré en Israël, 260 avaient été interceptées par le « Dôme de Fer », le système antimissile israélien. Les 194 autres roquettes étant tombées dans la bande de Gaza. Cette pluie de missile a fait un mort et 16 blessés côté israélien. Côté Palestinien, un graphique publié vendredi en fin de matinée par le ministère de la Santé dans la bande de Gaza, annonçait 31 morts, dont 6 enfants et 3 femmes, ainsi que 106 blessés, dont 36 enfants et 21 femmes. Les photos des « martyrs », de leurs proches, de leurs enterrements, ainsi que d'impressionnantes images des bombardements israéliens circulent sur les réseaux sociaux.
Frapper le Djihad islamique
Ce nouveau cycle de violence a en fait commencé début mai. Après la mort dans une prison israélienne, des suites d'une grève de la faim, d'un de ses membres, le Djihad Islamique avait lancé une centaine de roquettes sur Israël. L'armée israélienne avait alors mené des frappes aériennes sur la bande de Gaza, faisant un mort côté palestinien. De l'avis des observateurs, tant israéliens que palestiniens, ce chapitre était clos.
Mais l'armée israélienne semblait cette fois décidée à frapper un coup dur sur le Djihad Islamique, présenté depuis le début des affrontements comme son unique adversaire. Depuis le début de l'opération, mardi, l'armée a annoncé la mort de nombreux cadres du mouvement, ses porte-parole n'ayant de cesse de répéter que le Hamas, le mouvement islamiste qui gouverne de facto la bande de Gaza depuis 2007, n'était pas son adversaire dans cette opération. Vendredi, en début d'après-midi, l'armée a légèrement modifié son message en affirmant, selon le journal israélien Haaretz, que les frappes ciblées contre les cadres du Djihad Islamique à Gaza étaient aussi un message à l'adresse des autres organisations menaçant Israël.
Pour les habitants de la bande de Gaza, la situation devient compliquée car outre le danger, les bombardements étant menés dans une des zones les plus densément peuplées de la planète, c'est le spectre de la pénurie qui fait son apparition. Le check-point d'Erez, point d'entrée et de sortie vers Israël, est fermé depuis mardi, au même titre que celui de Rafah, qui donne accès à l'Égypte. Rien n'entre dans la bande de Gaza, rien n'en sort. Les 18 000 habitants qui passent chaque jour en Israël pour travailler – une manne financière indispensable — sont coincés, et le Hamas a annoncé vendredi en début d'après-midi qu'il ne restait plus que 72 heures de réserve à l'unique centrale thermique. La population, qui reçoit de l'électricité environ quatre heures par jour, se prépare déjà à la panne.
En Israël, l'opération « Bouclier et Flèche » fait la une des médias. Vendredi, le journal Marriv, de tendance centriste, indiquait que le premier ministre Benyamin Nétanyahou, à la peine dans les sondages depuis plusieurs semaines, avait gagné quelques points depuis le début de la semaine.
Source: Le Figaro