Ultradroite : le tribunal administratif suspend l'interdiction d'un colloque de l'Action française ce samedi

May 13, 2023
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L'événement, organisé par une organisation classée à l'extrême droite, avait été interdit par la préfecture de police de Paris. Une mesure suspendue par le tribunal administratif.

Après plusieurs heures de délibérations, le tribunal administratif de Paris a infirmé l'interdiction de manifester prononcée vendredi par la préfecture de police à l'encontre de l'Action française, organisation classée à l'extrême droite. L'association avait saisi le tribunal par un référé liberté afin «de suspendre l'arrêté du préfet de police du 12 mai 2023 interdisant la tenue du colloque 'La France en danger' organisé le 13 mai 2023 par l'Action Française». Ce samedi, le tribunal administratif a donc donné droit à sa requête, a appris Le Figaro auprès de l'instance. Il a également ordonné le versement par l'Etat de 1500 euros à la mouvance d'ultradoite, qui réclamait de son côté 4000 euros, selon l'ordonnance que nous avons pu consulter.

«Première victoire pour ce grand week-end, le tribunal administratif vient de casser l'interdiction de notre colloque prise par le préfet de police ! Nous vous attendons nombreux à l'Espace Charenton à partir de 14h30 !» a immédiatement réagi sur Twitter le mouvement Action française.

Quatre autres rassemblements interdits

Quatre autres actions prévues par l'ultradroite ce week-end ont également été interdites par la préfecture de police, et font, elles aussi l'objet de référés libertés : une manifestation organisée par le mouvement royaliste Action française, une marche de l'association de militaires Place d'armes, un rassemblement déclaré par le mouvement Les nationalistes, qui devait avoir lieu ce dimanche en hommage à Jeanne d'Arc en même temps que la manifestation de l'Action française, et enfin un rassemblement statique de l'association Penser la France.

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Le préfet de police, Laurent Nunez, a fait valoir le risque de troubles à l'ordre public alors que plusieurs de ces manifestations ont suscité des appels à des contre-rassemblements par des organisations «proches de la gauche radicale» et qu'une mobilisation de la «mouvance antifasciste» pourrait «tenter de s'en prendre physiquement» aux militants d'ultradroite. Cette mesure est également la traduction de l'instruction donnée aux préfets par le ministre de l'Intérieur d'interdire toute manifestation «de l'ultradroite ou de l'extrême droite», après la polémique de samedi dernier liée à la manifestation du Comité du 9-Mai pour commémorer le 29e anniversaire de la mort d'un militant d'extrême droite, Sébastien Deyzieu.

Source: Le Figaro