A Dunkerque, Emmanuel Macron veut montrer une France qui va bien

May 13, 2023
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Emmanuel Macron lors de sa visite de l’usine Aluminium Dunkerque, à Loon-Plage (Nord), le 12 mai 2023. PASCAL ROSSIGNOL / AP

Des selfies plutôt que des casseroles. Un crachin persistant et un vent glacial avaient beau balayer le site d’Aluminium Dunkerque, vendredi 12 mai, la météo était au beau fixe pour Emmanuel Macron. Evitant le centre-ville, sous haute surveillance policière et où l’attendaient 200 à 300 manifestants, le chef de l’etat s’est offert une après-midi de félicitations et de bonnes nouvelles. Venu dans les Hauts-de-France avec pas moins de cinq membres de son gouvernement – dont le ministre de l’économie, Bruno Le Maire, et celui de l’intérieur, Gérald Darmanin, ancien maire de Tourcoing – pour vanter sa stratégie de réindustrialisation « verte », M. Macron a passé plus d’une heure à échanger, tout sourire, avec les personnels d’une quinzaine d’entreprises de l’agglomération.

Dans la gigantesque fonderie du premier producteur européen d’acier, le président de la République a loué « un site emblématique de l’accélération de la réindustrialisation verte, qui consomme et émet beaucoup de CO 2 , et s’est engagé dans une démarche de décarbonation et d’innovation ». Aluminium Dunkerque fait partie des 50 sites les plus émetteurs de gaz à effet de serre, dont les dirigeants avaient été reçus à l’Elysée en novembre 2022.

« On remet le turbo : le bassin de Dunkerque a perdu 6 000 emplois industriels en vingt ans, on va en recréer 16 000 d’ici à 2030. On fait plus que réparer (…) le décrochage des années 2000 », a martelé Emmanuel Macron, dans une ville où le taux de chômage frôle les 9 % (contre 7 % au niveau national) et où Marine Le Pen est arrivée en tête de l’élection présidentielle de 2022.

« Reconquête industrielle »

Au lendemain de la présentation, à l’Elysée, du projet de loi « industrie verte », et avant le sommet Choose France, qui doit réunir lundi des patrons internationaux à Versailles, Emmanuel Macron était surtout venu officialiser l’implantation à Dunkerque de la gigafactory (usine géante) d’un producteur taïwanais de batteries pour voitures électriques, ProLogium. Cet investissement de 5,2 milliards d’euros doit permettre de créer à terme 3 000 emplois.

De quoi faire de ProLogium le symbole de la « reconquête industrielle » d’un bassin encore sinistré – à moins de 10 kilomètres de là, Valdunes, fournisseur de roues pour l’industrie ferroviaire, a été lâché il y a une semaine par son actionnaire chinois. Emmanuel Macron a aussi annoncé une coentreprise de 1,5 milliard d’euros entre le chinois XTC et le français Orano (ex-Areva), afin de produire des matériaux pour les batteries au lithium. A la clé, 1 700 emplois.

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Source: Le Monde