Bruce Springsteen et son E Street Band célèbrent l’amitié et la générosité musicienne à la Paris-La Défense Arena
Bruce Springsteen à la Paris-La Défense Arena, le 13 mai 2023. P. DELOYAL/DALLE
Lors de sa précédente tournée européenne, saison printemps-été 2016, Bruce Springsteen et son E Street Band avaient joué à l’Accor Arena, à Paris, les 11 et 13 juillet. Le premier soir, le système de son, de lumières de scène et de projections sur des écrans était tombé en panne. Durant une dizaine de minutes, près de 20 000 personnes du public avaient chanté, avec l’aide du batteur Max Weinberg pour tenir le tempo, et Springsteen et sa troupe avaient pris le temps d’un bain de foule dans la fosse, avant que le concert reprenne. Grand souvenir pour les présents.
C’est dans un lieu à la capacité d’accueil deux fois plus importante, Paris-La Défense Arena, à Nanterre, ce samedi 13 mai – cette fois sans problème technique –, et lundi 15 mai, que le guitariste, chanteur et auteur-compositeur américain et sa formation d’une vingtaine de membres (avec section de vents, quatre choristes…) font étape durant leur tournée internationale. Elle a commencé le 1er février aux Etats-Unis, passe par l’Europe du 28 avril au 25 juillet, avant un retour outre-Atlantique du début d’août à la mi-décembre.
Concerts complets depuis des semaines
Un constat, à l’issue de ce premier des deux concerts (complets depuis des semaines) en France : Springsteen a calé un choix de chansons quasi identique à celui qui a prévalu chaque soir aux Etats-Unis ou encore lors des premières dates européennes à Barcelone et Dublin. Cela se vérifie sur le site Internet officiel Brucespringsteen.net, où, dans un court délai de deux ou trois jours après le tomber de rideau, chaque concert intégral du Springsteen and E Street Band 2023 Tour est mis en ligne et peut être acquis contre paiement (de 14,99 à 39,99 dollars [13,70 à 36,55 euros], selon la qualité des fichiers numériques).
Sur des forums, des fans se sont dit un peu dépités que Springsteen ne change pas davantage son répertoire, glissant seulement de temps à autre une ou deux différences dans le déroulé des concerts. Et de rappeler que, lors de tournées précédentes, les surprises et les changements étaient bien plus nombreux, Springsteen répondant aussi régulièrement aux demandes de fans dans le public, qui inscrivent sur des cartons brandis des titres, dont certaines chansons perdues sur des faces B de 45-tours.
L’authenticité d’une première fois
Ce qu’ils ont perdu en spontanéité, Springsteen et le E Street Band le remplacent par une efficacité indéniable, jouant de soir en soir les mêmes thèmes, plaçant à peu de chose près les mêmes solos – en particulier le saxophoniste Jake Clemons, qui a remplacé Clarence Clemons, mort en 2011, présent dans le groupe de Springsteen dès 1972, tout comme le bassiste Garry Tallent. Cela pourrait être interprété de façon mécanique, mais pour Springsteen, les instrumentistes et les choristes, la plongée rock ne peut être factice. Elle est jouée avec une réelle joie à se dépasser, avec l’authenticité d’une première fois.
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Source: Le Monde