François Léotard, ancien ministre et enfant terrible de la droite, est mort

April 25, 2023
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François Léotard, alors ministre de la défense, échange avec le premier ministre Edouard Balladur, le 15 novembre 1994 à Paris. PATRICK KOVARIK / AFP

Se comportant souvent en rebelle indiscipliné dans son propre camp, la droite, il a rêvé d’être premier ministre et a figuré, un temps, parmi les présidentiables. Ancien ministre, ancien député et maire de Fréjus (Var), François Léotard est mort, mardi 25 avril, à l’âge de 81 ans, a annoncé Emmanuel Macron en lui rendant hommage dans un message publié sur le réseau social Twitter.

Né le 26 mars 1942 à Cannes (Alpes-Maritimes), dans une famille de sept enfants – il est le frère du comédien Philippe Léotard (1940-2001) –, d’une mère corse et d’un père ancien monarchiste, qui fut maire de Fréjus, il est élevé dans le culte de Charles Maurras. Après des études secondaires au lycée Charlemagne à Paris et au lycée Marcelin-Berthelot à Saint-Maur-des-Fossés (Val-de-Marne), François Léotard obtient une licence en droit public et sort diplômé de l’Institut d’études politiques de Paris. Il milite contre la guerre d’Algérie au Parti socialiste unifié. Puis effectue une retraite d’un an chez les bénédictins de l’abbaye de la Pierre-qui-Vire, et envisage d’entrer dans les ordres. Après une coopération au Liban, il devient, le 16 juin 1968, secrétaire de chancellerie au ministère des affaires étrangères.

En 1971, François Léotard entre par concours interne à l’ENA (promotion François Rabelais) et en sort administrateur civil en 1973. Il est ensuite sous-préfet à Paris, puis en Dordogne. En 1976, le ministre de l’intérieur, Michel Poniatowski, le prend dans son cabinet. Le jeune homme, qui, dans la foulée de l’élection de Valéry Giscard d’Estaing, a rejoint les Républicains indépendants en 1974, se lance en politique : il est élu d’abord maire de Fréjus le 25 mars 1977 (et le restera jusqu’au 8 août 1997), puis député du Var en avril 1978 ; réélu à ce poste en 1981, 1986, 1988, 1993 (en 1995, il a repris son mandat qu’il avait abandonné pour être ministre) et 1997, il deviendra également conseiller général du Var (1979-1988) et conseiller régional de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur (1986-1987 et 1998-2004).

Secrétaire général, en 1982, puis président, en 1988, du Parti républicain, vice-président (1983-1996) puis président (1996-1998) de l’Union pour la démocratie française (UDF), François Léotard sera ministre pendant les deux cohabitations du septennat de François Mitterrand. En 1986, il brigue le ministère de la défense, mais se heurte à un veto du président qui confie à Jacques Chirac : « Votre ami Léotard aurait été fichu de déclarer une guerre sans que nous nous en apercevions. » Il se retrouve donc à la culture.

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Source: Le Monde