Grand Corps Malade : " Ce qui me fait peur pour mes enfants, c’est le climat "
Fabien Marsaud, alias Grand Corps Malade. YANN ORHAN/SLO SLO
« On était des enfants quand on n’en avait pas. » Cette phrase, Fabien Marsaud, alias Grand Corps Malade, 45 ans, l’a inscrite à la fin du livre jeunesse illustré qu’il vient de publier aux Arènes (Définitivement. Tu peux déjà, 60 pages, 18 euros). Deux chansons mises en images, deux chansons écrites pour ses fils. Dans la première – Définitivement – il s’adresse à l’aîné, trois mois avant sa naissance, en 2010 : « Je t’enseignerai la prudence, tu m’apprendras l’incertitude. » Il le prévient aussi : « Je fais mal la bouffe et je pourrai pas jouer au ballon. Mais je trouverai d’autres trucs à faire pour que tu sois fier de ton daron. » Pour son second fils, né en 2013, il a écrit Tu peux déjà, peu avant ses 3 ans, chanson dans laquelle il raconte l’émerveillement de découvrir ce que les enfants savent déjà mieux faire que leurs parents : « Tu peux déjà te moquer de moi et te vanter d’être le premier à m’avoir vraiment fait chanter. »
La première fois que vous vous êtes senti père ?
C’est très compliqué, hyperprogressif, on essaie de s’imaginer papa, mais on ne sait pas trop ce qui nous attend. On sait qu’on devient papa à la naissance, mais on ne comprend rien. Les premiers jours, les premières semaines, on n’est pas celui qui a le plus de liens. La paternité ne nous tombe pas dessus. C’est un processus plus lent, un apprentissage.
Avez-vous déjà pleuré devant vos enfants ?
Non. Ce n’est pas que je me cache, mais je n’ai pas la larme facile, je ne pleure quasiment jamais. Ce n’est pas une fierté… c’est comme ça.
La pire chose que vous ayez dite à vos enfants ?
J’ai des grosses colères, mais j’arrive à ne pas dire de choses que je regretterais après…
La manie qui vous agaçait chez vos parents et que vous reproduisez quand même ?
Enfant, j’étais très sportif et, à la maison, j’avais toujours un ballon, même à l’intérieur. Ça énervait ma mère, qui ne comprenait pas que je fasse du sport dans la maison. Moi, je ne voyais pas ce que ça avait de dérangeant que j’aie une balle au pied. Je ne comprenais pas pourquoi ça pouvait énerver, le bruit du ballon qui rebondit ou qui tape contre les murs, je ne savais pas qu’au bout d’un moment on n’entend plus que ça ! Maintenant, ce sont mes enfants qui ont tout le temps une balle au pied, et tout d’un coup je m’entends dire « pourquoi vous n’allez pas jouer dehors ? »
L’histoire que vous avez préféré leur lire ?
A mon premier fils, un petit livre de Tom Sawyer. Je lui ai peut-être lu deux ou trois fois, mais surtout, je le continuais avec mes souvenirs du dessin animé. Au second, j’ai surtout raconté mes souvenirs du feuilleton Zorro, remixé à ma sauce.
Il vous reste 56.96% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.
Source: Le Monde