Stellantis arrête la construction de son usine de batteries au Canada, accusant Ottawa de ne pas tenir ses engagements

May 15, 2023
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Coup de sang de Stellantis. Le constructeur automobile dirigé par Carlos Tavarès a annoncé, lundi 15 mai, mettre fin immédiatement à la construction, bien avancée, de son usine de batteries pour véhicules électriques à Windsor, en Ontario (Canada).

« A ce jour, le gouvernement canadien n’a pas respecté ce qui avait été convenu. Par conséquent, Stellantis et LG Energy Solution commenceront à mettre en œuvre leurs plans d’urgence. A compter de maintenant, toutes les constructions liées à la production de modules de batterie sur le site de Windsor ont cessé. » Un communiqué au ton cinglant, qui renvoie la responsabilité de l’arrêt des travaux sur le gouvernement libéral de Justin Trudeau.

En mars 2022, Stellantis – qui abrite notamment les marques Chrysler et Fiat – et le fabricant de batteries sud-coréen LG Energy Solution avaient annoncé un investissement majeur de 5 milliards de dollars canadiens (3,4 milliards d’euros) pour construire cette usine connue sous le nom de Next Star Energy. A la clé, la promesse de créer localement 2 500 emplois dans cette filière prometteuse, dans le « corridor » de l’industrie automobile nord-américaine, la ville de Windsor étant située à quatre kilomètres de Detroit (Michighan) aux Etats-Unis.

Tous les niveaux de gouvernements canadiens – provincial et fédéral – devaient fournir un soutien financier. A l’époque, le montant global des aides promises par la puissance publique n’avait pas été dévoilé. Mais en tout état de cause, il s’agissait de subventions à la construction de l’usine, de l’ordre de 500 millions de dollars canadien pour chaque palier gouvernemental.

A l’inverse, le premier ministre fédéral, Justin Trudeau, et les dirigeants de Volskwagen ont rendu public, le 21 avril, le détail de l’accord qui a permis au Canada de remporter, à la barbe des Etats-Unis, un contrat qui prévoit la construction d’une « méga-usine » de batteries pour véhicules électriques dans la même province de l’Ontario.

Concurrencer le généreux plan anti-inflation américain

Ottawa s’est en effet engagé à verser, outre les 700 millions de dollars canadiens destinés à la construction proprement dite, des subventions à la production qui pourraient atteindre 13,2 milliards de dollars canadiens sur dix ans. Un financement record inédit, destiné à concurrencer directement les mesures incitatives permises par la loi américaine sur la réduction de l’inflation – l’Inflation Reduction Act – du président Joe Biden, en accordant à Volkswagen, au dollar près, les mêmes crédits que le constructeur aurait pu recevoir en s’installant de l’autre côté de la frontière.

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Source: Le Monde