Tour d'Italie 2023 - Geraint Thomas, nouveau leader mais pas nouveau favori ?
J'ai cru que c'était une blague, surtout après l'histoire avec Roglic, a avoué lundi le vainqueur du Tour de France 2018 lors de la première journée de repos. Ça a été un choc. Remco m'a envoyé un message juste avant l'annonce." Il est comme tout le monde, Geraint Thomas. Quand il a appris le retrait de Remco Evenepoel pour cause de test positif au Covid-19, le Gallois est d'abord resté incrédule. ", a avoué lundi le vainqueur du Tour de France 2018 lors de la première journée de repos.."
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Il est comme tout le monde, mais l'abandon de la jeune superstar belge a des implications un peu plus importantes que pour vous et moi. Dauphin du Flamand à l'issue du contre-la-montre dessiné autour de Cesena dimanche, Thomas devient par défaut le nouveau leader du classement général de ce Tour d'Italie 2023. Il ne s'en réjouit pas vraiment. Pas de cette manière, en tout cas : "C'est une énorme déception pour la course et ça peut paraître bizarre, mais aussi pour moi. J'attendais cette bataille avec impatience."
Leader ou co-leader ?
Le Britannique aurait préféré prendre le pouvoir sur la route, par le biais du chrono. Il n'y était pas encore, puisqu'il accusait un retard de 45 secondes sur Evenepoel. Mais cette 9e étape lui avait laissé quelques espoirs, même si sa première réaction à l'arrivée fut de lâcher un "Fuck !" quand il a vu que le gain de l'étape lui échappait pour moins... d'une seconde. Véritable Poulidor du contre-la-montre sur le Giro, il pensait davantage à ce nouveau bouquet envolé qu'au classement général. "C'est bien de voir que les jambes reviennent, mais ça fait plusieurs fois que je finis deuxième d'un chrono ici et c'est un peu ennuyeux", peste-t-il.
Une seconde d'avance sur la ligne : l'arrivée d'Evenepoel sur le contre-la-montre en vidéo
Evidemment, sans l'épouvantail Remco, le jeu devient nettement plus ouvert. De dauphin à trois-quarts de minute, Geraint Thomas se retrouve donc aux commandes mais avec une meute à ses trousses : Primoz Roglic est deux secondes derrière lui, son coéquipier Tao Geoghegan Hart à cinq secondes et les cinq premiers se tiennent en seulement 22 secondes. Alors, quand il explique ce lundi que "la course est encore indécise, il y a encore un long chemin à parcourir et beaucoup de choses peuvent se passer", il est difficile de le contredire.
En poussant le bouchon un peu plus loin, on pourrait même se demander si le nouveau maillot rose (qu'il portera bel et bien mardi au départ de la 10e étape même si, comme il l'admet lui-même "ce n'est pas la meilleure façon de la récupérer") est l'indiscutable patron au sein de sa propre équipe. Comme souvent, le Team INEOS dispose en effet d'une force collective assez incomparable. Ils sont cinq dans les 13 premiers du classement désormais, mais c'est bien la présence de Geoghegan Hart qui empêche d'installer Thomas en leader unique.
L'intéressé lui-même ne s'y risque d'ailleurs pas. "Notre équipe est en position de force. Je suis actuellement en tête mais si quelqu'un est en meilleure position pour gagner – pour le moment, je pense que c'est équilibré -, je serais heureux d'aider Tao (...). Et je suis sûr qu'il ferait pareil pour moi", assure-t-il. Pas d'embrouille à attendre donc du côté des "INEOS men", habitués à naviguer sur les grands Tours avec plusieurs cartouches sous la main.
Geraint Thomas, lors de la 9e étape du Giro - 14/05/2023 Crédit: Getty Images
Nous n'avons pas encore eu de réelle étape de montagne
Mais si l'ami Geraint n'a pas tout à fait l'allure d'un incontournable favori, c'est peut-être aussi parce que... ce n'est jamais vraiment le cas avec lui. Dimanche soir, avant de savoir qu'il hériterait sur tapis vert du maillot rose, il rappelait, un peu fataliste, sa condition. "C'est l'histoire de ma carrière, a-t-il estimé. Je dois passer mon temps à donner tort aux gens, tout le monde doute toujours de moi, mais c'est bien de montrer que je suis meilleur que ce qu'on pense."
Dans l'esprit de beaucoup, cette 106e édition s'apparentait avant tout à un duel entre Evenepoel et Roglic et la première semaine n'avait rien fait pour réellement démentir cette impression. Le camion du monde parti, une majorité juge sans doute que le Slovène est désormais l'homme à battre. Pas Geraint Thomas.
Mais comme il le rappelle lui-même, nous n'avons encore rien vu ou presque sur ce Tour d'Italie. "Nous n'avons pas encore eu de réelle étape de montagne, il y aura un gros test avec la 13e étape vendredi et il reste au moins cinq grandes étapes de montagne, donc ça va être intéressant. Mais je ne m'inquiète pas de ce genre de choses, de qui est favori", clame-t-il.
Pour l'heure, il veut essayer de profiter le plus longtemps possible du maillot rose, cinq ans après avoir ramené le maillot jaune à Paris. Et il veut se faire plaisir. "Je ne ressens pas trop de pression ou d'attentes. Je veux simplement m'amuser sur cette course et mon anniversaire tombe le jour de la 18e étape. J'aurai 37 ans et on verra ce qu'il se passe". S'il est sur la boîte dans deux semaines, pas sûr qu'il pense à la retraite dans un avenir proche. La rumeur le dit même prêt à rempiler jusqu'en 2025.
Primoz Roglic, devant Geraint Thomas, lors du Giro 2023 Crédit: Getty Images
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Source: Eurosport FR