Nigeria : quatre morts dans l’attaque d’un convoi américain, aucune victime américaine
Des hommes armés ont attaqué un convoi américain, mardi 16 mai, dans le sud-est du Nigeria, tuant quatre personnes non américaines et en kidnappant trois autres. « Aucun citoyen américain n’était dans le convoi », a affirmé un porte-parole de la police nigériane, Ikenga Tochukwu, ce qu’a confirmé John Kirby, le porte-parole du Conseil de sécurité nationale de la Maison Blanche.
Les hommes armés « ont tué deux agents de la force mobile de la police et deux employés du consulat » américain avant d’incendier leur véhicule, selon M. Tochukwu. L’attaque a eu lieu mardi à 15 h 30 dans le district d’Ogbaru, dans l’Etat de l’Anambra, selon la police. Les forces de sécurité ont été déployées sur les lieux mais les hommes armés ont réussi à enlever deux agents de police et un chauffeur, a détaillé M. Tochukwu. Une « opération de sauvetage et de récupération » était en cours mardi dans la soirée, a-t-il ajouté dans un communiqué.
John Kirby a confirmé l’attaque lors d’un briefing devant la presse à Washington. « Un convoi américain de plusieurs véhicules a été attaqué. Ce que je peux vous dire, c’est qu’aucun citoyen américain n’est concerné », a déclaré le porte-parole.
Le département d’Etat américain a de son côté assuré que le personnel diplomatique des Etats-Unis au Nigeria était « au travail » avec les services de sécurité nigérians pour mener les investigations. « La sécurité de notre personnel est toujours essentielle et nous prenons des précautions extrêmes quand nous organisons des déplacements sur le terrain », a insisté un porte-parole du département d’Etat.
Défi sécuritaire
Plusieurs groupes séparatistes sont actifs dans cette région du sud-est et ont récemment intensifié leurs attaques, prenant habituellement pour cible la police et les bâtiments du gouvernement. Les autorités nigérianes attribuent ces attaques au Mouvement des populations indigènes du Biafra (IPOB), qu’elles considèrent comme un groupe terroriste, tout comme son bras armé du Eastern Security Network.
L’IPOB a plusieurs fois contesté toute implication dans les violences. Le séparatisme est une question sensible au Nigeria, où une tentative de sécession du Biafra en 1967, menée par des officiers de l’armée, avait déclenché trois années de guerre civile qui ont fait plus d’un million de morts.
Le chef de l’IPOB, Nnamdi Kanu, est actuellement en détention et doit comparaître pour trahison après avoir été détenu à l’étranger puis reconduit au Nigeria. La violence est l’un des nombreux défis sécuritaires auxquels devra répondre le président élu, Bola Tinubu, quand il prendra plus tard en mai la tête du plus peuplé des pays africains. En plus des tensions séparatistes dans le Sud-Est, l’armée du Nigeria doit combattre les djihadistes dans le Nord-Est.
Le Monde avec AFP
Source: Le Monde