À Lyon, les propriétaires de SUV et de grosses voitures paieront leur stationnement plus cher
À Lyon, les propriétaires de SUV vont en avoir pour leur porte-monnaie. À partir de 2024, les tarifs de stationnement seront fixés en fonction de critères écologiques et sociaux. Avec cette mesure, la ville souhaite « garantir un juste partage de l’espace public, s’inscrire dans la politique de santé globale et répondre à l’urgence climatique », explique-t-elle dans un communiqué.
La municipalité écologiste prévoit ainsi d’abandonner le tarif unique actuel, un abonnement mensuel de 20 euros pour les résidents, au profit de trois formules. Et d’adapter le même principe pour les « visiteurs ».
Grille tarifaire évolutive
La première formule, à 15 euros par mois, concernera les foyers « les plus modestes », ainsi que les véhicules électriques de moins de 2 200 kg et les véhicules thermiques de moins de 1 000 kg (soit le segment des petites citadines). Le tarif « standard », à 30 euros par mois, s’appliquera aux véhicules thermiques de 1 000 à 1 725 kg, ainsi que les hybrides rechargeables jusqu’à 1 900 kg.
Enfin un tarif « majoré », à 45 euros par mois, s’appliquera aux véhicules « les plus encombrants », soit les véhicules thermiques de plus de 1 725 kg, un seuil qui fait référence aux véhicules concernés par le malus poids de l’État (taxe sur la masse en ordre de marche), précise la ville. Sont concernés également les hybrides rechargeables de plus de 1 900 kg et les véhicules « Crit’Air vert » de plus de 2 200 kg.
« Enjeux d’encombrement de l’espace public et d’urgence climatique »
« Face aux enjeux d’encombrement de l’espace public et d’urgence climatique, le constat est celui d’un alourdissement et d’un agrandissement des véhicules motorisés. C’est un constat souligné par la Convention citoyenne pour le climat et désormais intégré dans la loi », rappelle Valentin Lungenstrass, adjoint délégué aux Mobilités, à la Logistique urbaine et aux Espaces Publics, cité dans le communiqué.
Dans un entretien au Progrès, l’élu précise que la ville de Lyon est la première à intégrer à la fois des critères sociaux et écologiques dans sa tarification. Pourtant, d’autres villes sont également en train de mettre en place des tarifs sociaux progressifs. À Nantes, une nouvelle tarification solidaire est désormais appliquée. Certains résidents bénéficient ainsi de tarifs préférentiels, en fonction de leur quotient familial. Des réductions de 30 % à 90 % selon la situation du foyer sont accessibles, soit des abonnements pouvant descendre de 126 à 18 euros par voiture et par an, selon 20 minutes.
À Strasbourg, une mesure contestée
À Strasbourg, en octobre prochain, le prix du stationnement résident également deviendra progressif en fonction des revenus des ménages. Concrètement, si le revenu fiscal de référence par part est inférieur à 14 089 euros, le prix du stationnement n’évoluera pas (15 euros/mois). En revanche, s’il est compris entre 14 089 euros et 22 983 euros, il doublera. Et, s’il est supérieur à 22 983 euros, il grimpera à 40 euros/mois.
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Mais la réforme ne passe pas : l’élu d’opposition Pierre Jakubowicz a déposé pour plusieurs raisons un recours contre la délibération du conseil municipal. Entre autres, le fait que la donnée retenue soit le revenu fiscal, alors que la loi prévoit trois critères pour modifier les tarifs : la durée de stationnement, la taille du véhicule ou son impact environnemental.
Le fait également que la Ville demande aux ménages leurs informations fiscales aux personnes pour déterminer leur revenu fiscal de référence, alors que « le secret fiscal est un principe constitutionnel », d’après Pierre Jakubowicz, rapporte Actu Strasbourg. Troisième point : la progressivité du tarif (pour les personnes qui ont des revenus plus importants) et non sa dégressivité (pour les personnes à revenus modestes) ne sont « pas dans l’esprit de la loi », toujours selon le conseiller municipal.
Source: Le Parisien