Des présidents africains prêts à mener une initiative de paix en Ukraine

May 18, 2023
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Jean-Yves Ollivier aux Nations unies à New York, en mai 2015. MICHAEL LOCCISANO/GETTY IMAGES FOR BRAZZAVILLE FOUNDATION/AFP

« Ce n’est que le début du début. » Jean-Yves Ollivier, le principal artisan de la dernière initiative de paix africaine à destination de l’Ukraine, se garde de toute euphorie. Homme d’affaires qui a fait fortune dans le négoce des matières premières et homme de l’ombre – celle qui convient dans les initiatives diplomatiques parallèles –, le Français sera dimanche 21 mai à Moscou accompagné d’émissaires sénégalais, ougandais et sud-africain. Il tentera de faire avancer son idée de médiation de six chefs d’Etats africains (Egypte, Sénégal, Zambie, Afrique du Sud, Ouganda et Congo-Brazzaville) entre la Russie et l’Ukraine.

Intime du président congolais Denis Sassou-Nguesso et de nombre de présidents africains, compagnon de route de leaders historiques du parti au pouvoir en Afrique du Sud, le Congrès national africain (ANC), Jean-Yves Ollivier, 78 ans, a lancé cette initiative, discrètement, en décembre 2022 pour « trouver une solution pacifique » à la guerre en Ukraine.

Elle a été révélée, mardi 16 mai, au grand public par Cyril Ramaphosa, le président sud-africain, lors d’une conférence de presse au cours de laquelle il a affirmé que Vladimir Poutine et Volodymyr Zelensky, ses homologues russe et ukrainien, avaient « accepté de recevoir la mission et les chefs d’Etat africains, à Moscou et à Kiev ». « J’ai convenu [avec eux] de lancer les préparatifs », a-t-il poursuivi, précisant s’être entretenu au cours du week-end avec les deux belligérants lors d’« appels téléphoniques séparés ».

« Les dates restent à confirmer, mais les six chefs d’Etat feront la navette entre les deux capitales afin de faciliter les pourparlers de paix », a précisé mercredi, Zane Dangor, directeur général du ministère des affaires étrangères sud-africain. Sergueï Lavrov, le chef de la diplomatie russe, a évoqué le lendemain un déplacement des dirigeants africains en Russie « entre mi-juin et début juillet ». Joint par téléphone, Jean-Yves Ollivier n’est pas plus précis : « Il faudrait que cela se tienne au plus vite, et avant le sommet Russie-Afrique de Saint-Pétersbourg [prévu du 26 au 29 juillet]. »

Proposer une position médiane

Le principal obstacle à cette initiative réside dans la position des belligérants qui ne donnent aucun signe d’apaisement propice au dialogue. Les missiles russes continuent de pleuvoir sur les villes ukrainiennes, tandis que Kiev poursuit les préparatifs d’une contre-offensive d’ampleur. La visite à Kiev, mercredi, du médiateur chinois, Li Hui, ancien ambassadeur à Moscou, a souligné de nouveau l’éloignement des positions des uns et des autres.

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Source: Le Monde