Après la débâcle contre Manchester City en demi-finale de la Ligue des champions, la fin d'une ère au Real Madrid ?

May 18, 2023
101 views

Normalement, c'est lui qui donne des maux de tête à ceux qui croisent sa route en Ligue des champions. Mais pas cette fois. Jeudi matin, le Real Madrid s'est réveillé avec une sacrée gueule de bois après une débâcle historique à l'Etihad face à Manchester City (4-0). Les rêves d'un 15e sacre européen brutalement envolés, le club merengue doit désormais tirer les enseignements de ce cuisant revers. Il est trop imprégné de la culture de l'excellence de manière générale, et sur la scène européenne en particulier, pour qu'il en soit autrement.

Ad

Bien sûr, City a sorti une prestation exceptionnelle, poussant le niveau de sa qualité de jeu à son paroxysme . Le Bayern Munich, une autre référence de la Ligue des champions, avait lui aussi subi une humiliation à l'Etihad au tour précédent. L'équipe de Josep Guardiola broie tout sur son passage et le Real, au fond, n'a juste pas été en mesure d'inverser cette tendance malgré une performance plutôt encourageante à l'aller (1-1). Dans un autre club, cela suffirait à relativiser une telle déroute à l'Etihad. Mais au Real, un tel constat d'infériorité est impossible à accepter.

Ligue des champions "La facture est très lourde" : balayé, ce Real va rentrer dans l'histoire IL Y A 20 HEURES

L'éternel débat du vieillissement des cadres

Encore moins au regard de la saison des hommes de Carlo Ancelotti. L'élimination face à Manchester City ne serait pas aussi problématique si le Real n'avait pas subi la loi du Barça en championnat. "La défaite contre City est plus douloureuse par rapport à la manière et l'adversaire, Guardiola, que pour le score en lui-même, ajoute Jorge Ordas, journaliste à la rédaction espagnole d'Eurosport. Atteindre les demi-finales de la Ligue des champions est toujours une bonne performance, mais leur mauvaise saison en championnat a soulevé beaucoup de doutes."

Le plus grand chef d'œuvre de Guardiola ? "Le côté inéluctable était choquant"

Ces doutes, ce sont ces points forts de la saison passée qui ont fait la faiblesse du Real cette année. Notamment les cadres qui ont incarné le naufrage madrilène à l'Etihad. Luka Modric, Toni Kroos, Dani Carvajal et surtout Karim Benzema, si déterminant sur le 14e sacre européen de l'histoire du club l'an dernier, ont été dépassés en Angleterre. Il n'en fallait pas plus pour que le vieillissement des tauliers du Real revienne au centre des débats. "C'est l'opinion générale, confirme Jorge Ordas. Ils ne sont plus les mêmes qu'avant, mais ce n'est pas si simple d'opérer un changement générationnel."

Armé pour l'avenir au milieu, moins ailleurs

Justement, ce processus est déjà en cours au Real. Mais il prend du temps et il n'est pas également réparti selon les secteurs de jeu. Le club merengue est bien armé dans l'entrejeu pour l'avenir avec Federico Valverde, Eduardo Camavinga et Aurélien Tchouaméni, en attendant peut-être Jude Bellingham l'été prochain. Les deux premiers nommés avaient joué un rôle crucial sur le parcours glorieux en Ligue des champions la saison passée. Mais les difficultés qu'ils ont affichées à l'Etihad montrent qu'il reste du chemin à parcourir avant de devenir des références au poste comme Modric ou Kroos. Et Camavinga reste essentiellement utilisé comme un arrière gauche par Ancelotti.

Décisif ou coupable : comment juger Camavinga ?

C'est certainement sur les côtés de sa défense que le Real a besoin de se renforcer, tant il est apparu limité dans ce secteur face à Manchester City. Mais pas seulement. L'éternel problème de la doublure de Karim Benzema au poste d'avant-centre est devenu encore plus criant sur cette deuxième moitié de saison. Le Français de 35 ans a connu des pépins physiques après une dernière saison éreintante. Son niveau global de performance reste remarquable. Mais sa prestation décevante à l'Etihad a montré au grand jour que le rendement du Real n'est pas le même quand son attaquant n'est plus sur un nuage.

Ancelotti, le cas sensible

Le cas de Carlo Ancelotti sera aussi à trancher. Le technicien italien a été l'un des principaux architectes du titre de champion d'Europe la saison passée, mais son incapacité à répondre au problème posé par le plan de jeu de Josep Guardiola dans cette demi-finale retour n'est pas passé inaperçue. "Son deuxième passage au Real s'était achevé sur une deuxième saison plus délicate après une première saison glorieuse avec une Ligue des champions, rappelle Jorge Ordas. Il y a deux semaines, le président Florentino Perez avait maintenu toute sa confiance envers lui, mais pour tout ce qui concerne le banc, il n'y a jamais de certitudes."

Ancelotti a fait part de son souhait de rester au Real, où il lui reste un an de contrat. Et du côté des joueurs, la tendance était à une prolongation pour Benzema, Kroos et Modric. Le calvaire de Manchester incitera-t-il Florentino Perez à revoir ses plans et accélérer le projet de renouvellement de l'effectif madrilène ? Ce n'est pas vraiment le genre du président du Real de tout remettre en question pour un match. Mais cet affront est quand même un signal fort envoyé au club merengue. Il ne pourra pas éternellement repousser un changement d'ère nécessaire.

Ligue des champions Bernardo Silva, entrejeu brillant, Ancelotti démuni : les tops et flops de City - Real IL Y A 21 HEURES

Source: Eurosport FR