CARTE - Sécheresse : quelle est la situation des nappes phréatiques dans votre département ?

May 19, 2023
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Les niveaux de plus de deux tiers des nappes phréatiques du pays (68%) restaient préoccupants au 1er mai malgré les pluies tombées en abondance sur certaines régions ces deux derniers mois, a annoncé mercredi le Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM), laissant présager un été très sec. Si "en mars et en avril 2023, le cumul de précipitations a été excédentaire sur une grande partie du territoire" ce qui a eu "un impact bénéfique" sur les nappes des deux tiers nord du territoire, "la situation demeure peu satisfaisante sur une grande partie du pays", dans le centre et le sud notamment, selon l'organisme public.

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26 départements présentent ainsi un "risque très probable de sécheresse d'ici la fin de l'été", estime le ministère de la Transition écologique. La plupart sont situés sur le pourtour méditerranéen, le couloir rhodanien et dans le bassin parisien.

Le risque de sécheresse sur les nappes phréatiques © Visactu

Situation "favorable" dans une partie du nord du pays

D'après le BRGM, seuls 17% des réserves d'eaux souterraines présentent des niveaux au-dessus des normales, par rapport aux années antérieures.

• Les nappes du socle du Massif armoricain, de la Bretagne à la Vendée ont bénéficié d’apports pluviométriques excédentaires en mars et en avril et les niveaux sont hauts ;

• Les niveaux de la nappe de la craie marneuse cénomanienne du littoral d'Artois Picardie sont modérément hauts, suite à une recharge 2022-2023 très excédentaire ;

• La situation des nappes des grès vosgiens et des calcaires triasiques, des calcaires jurassiques et des sables albiens du Grand-Est s’est considérablement améliorée courant avril et les niveaux sont comparables aux normales.

Le Sud-Est et le bassin parisien menacés de sécheresse

À l'inverse, 26 départements, pour la plupart situés sur le pourtour méditerranéen, le couloir rhodanien et dans le bassin parisien, sont menacés de sécheresse. Les nappes de ces territoires présentent des niveaux très bas par rapport aux mois d’avril des années précédentes : les pluies infiltrées en profondeur y "ont été insuffisantes voire inexistantes", explique le BRGM.

• Les nappes inertielles du Dijonnais au Bas-Dauphiné affichent des niveaux bas à très bas, du fait de plusieurs recharges hivernales successives peu intenses ;

• Les nappes de l’aquifère multicouche du Roussillon connaissent une situation inédite, avec des niveaux bas sur la nappe profonde du Pliocène à très bas sur la nappe superficielle. Des points de la nappe superficielle affichent des niveaux historiquement bas et le risque d’intrusion saline est fort ;

• Les nappes alluviales côtières et des calcaires karstifiés de Provence et de Côte d’Azur enregistrent des niveaux bas à très bas, voire historiquement bas.

Plus déficitaire qu'en 2022

Il y a un mois, 75% des nappes étaient à des niveaux modérément bas ou très bas, rendant "avéré" le risque de sécheresse estivale pour certaines régions. La situation est certes un peu meilleure, mais toujours très loin d'écarter le spectre d'une nouvelle sécheresse à l'été, qui pourrait même être pire que celle de l'an dernier, pourtant déjà exceptionnelle. "La situation en début de printemps est plus déficitaire que l'année dernière", où seulement 58% des nappes étaient sous les normales en avril, souligne le BRGM.

La priorité du gouvernement reste de sécuriser l'accès à l'eau potable. Selon le ministre de la Transition écologique Christophe Béchu, 2.000 communes sont "fragiles" de ce point de vue et "environ 400 opérations de travaux" ont été entreprises pour pallier ce risque. Bien que nous ne soyons qu'à la mi-mai, "nous avons aujourd'hui des communes qui sont alimentées par citernes ou par bouteilles, en particulier dans les Pyrénées-Orientales et dans certains autres départements, pour des petites quantités", a indiqué le ministre lors d'un point presse.

20 départements connaissent déjà des restrictions d'usage de l'eau sur tout ou partie de leur territoire, selon le site gouvernemental Propluvia, dont cinq sont au stade maximal de "crise" : la quasi-totalité des Pyrénées-Orientales et quelques territoires du Var, du Gard, des Bouches-du-Rhône et du Loiret. Le gouvernement a annoncé fin mars un plan Eau comportant une cinquantaine de mesures pour tenter de se préparer à une nouvelle sécheresse estivale. Mercredi, il a actualisé les consignes aux préfets concernant les restrictions d'usage de l'eau à prendre en fonction de quatre différents degrés d'alerte (vigilance, alerte, alerte renforcée, crise).

Source: France Bleu