Adolescent reclus à Rennes : "Il a eu une alimentation harmonieuse", se défend sa maman

May 19, 2023
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En juillet 2022, l'adolescent de 14 ans qui se présente avec sa mère aux urgences pédiatriques de l'hôpital sud de Rennes, suite à un malaise, ne pèse que 27 kilos, la moitié du poids moyen d'un jeune de son âge. Depuis, il a été placé auprès de l'aide sociale à l'enfance. "Je suis aux petits soins pour mon enfant" assure sur France Bleu Armorique sa maman Stéphanie, qui devra se présenter devant le tribunal de Rennes le 5 octobre prochain. "J'ai envie de retrouver mon fils".

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Celle qui se considère comme une maman exemplaire explique avoir opté pour l'école à la maison, même si elle n'avait pas inscrit son fils sur les listes nationales de la scolarisation à distance. "Nous passions des jours entiers à la bibliothèque, à jouer dans les parcs", explique Stéphanie. "J'ai peur pour lui depuis son placement (...) car il réclame de revenir à la maison", se désespère la maman de 48 ans.

L'enfant a reçu rapidement les soins nécessaires liés à un état de santé alarmant. "Une ordonnance de placement provisoire de l’enfant (auprès de l'aide sociale à l'enfance) a été prise par le parquet au début du mois de juillet 2022" explique la magistrate, la procureure de la République adjointe de Rennes, Flavie le Sueur, "un juge des enfants a été saisi". La naissance du mineur a été déclarée par la mère à l'ambassade de France du pays de naissance.

"Mon enfant ne s'est jamais endormi le ventre vide"

"Évidemment que j'ai donné à manger suffisamment, chaque jour de la vie de mon enfant, qui ne s'est jamais endormi le ventre vide, se défend Stéphanie sur France Bleu Armorique*. Il avait suffisamment à manger, que ce soit quantitativement ou qualitativement. Mais en tout cas, je suis aux petits soins pour mon enfant. On vit juste simplement et de façon heureuse, parce qu'on a droit à notre vie, comme tout un chacun".* Pour elle, son fils a eu "une alimentation normale et harmonieuse". Elle dénonce "le jugement des médecins".

La mère de famille a été placée en garde à vue en juillet 2022 et une enquête préliminaire a été ordonnée par la justice. Une affaire qui débouche dix mois plus tard par une nouvelle garde à vue de cette femme, puis un déferrement au parquet mardi 16 mai, dans le cadre de la procédure de comparution par procès-verbal.

Placée sous contrôle judiciaire, elle sera jugée le 5 octobre 2023 par le tribunal correctionnel pour soustraction par un parent à ses obligations légales compromettant la santé, la sécurité, la moralité ou l’éducation de son enfant ; elle encourt une peine de deux ans de prison et 30.000 euros d'amende.

En ce qui concerne l'autre fait reproché, la privation de soins ou d’aliments compromettant la santé d’un mineur de 15 ans par ascendant ou personne ayant autorité, la peine principale encourue est de sept ans d’emprisonnement et 100 000 euros d’amende.

Source: France Bleu