Tour d’Italie, treizième étape : Thibaut Pinot, encore deuxième, se replace au général

May 19, 2023
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Thibaut Pinot, Alexander Cepeda et Einer Rubio (de droite à gauche), dans l’ascension finale de la treizième étape du Giro, vendredi 19 mai 2023. LUCA BETTINI / AFP

L’espoir… puis le désespoir. Vendredi 19 mai, Thibaut Pinot s’est classé deuxième de la treizième étape du Giro, chamboulée et raccourcie en raison de la météo exécrable qui touche l’Italie depuis ces derniers jours. Après avoir attaqué sans compter dans les deux ascensions du jour, le Français a finalement été devancé de six secondes par le Colombien Einer Rubio. Petit lot de consolation, Pinot s’empare du maillot de meilleur grimpeur de l’épreuve.

Au classement général, le Gallois Geraint Thomas conserve le maillot rose de leader, avec deux secondes d’avance sur le Slovène Primoz Roglic (Jumbo Visma). Pinot, qui vise une place parmi les cinq premiers, se replace en 10e position, à 3’ 13’’ du leader de l’équipe Ineos

Alors que la course devait s’élancer à 11 heures, depuis Borgofranco d’Ivrea, le départ a été décalé à 15 heures et a été donné au pied de la Croix-de-Coeur, initialement prévue pour être la deuxième ascension du parcours. Direction Crans-Montana, en Suisse. Dans cette étape de 74,6 kilomètres, Thibaut Pinot a fait partie des premiers attaquants du jour. Il est passé en tête au sommet de la Croix-de-Coeur, classée en première catégorie. Le leader de la Groupama-FDJ faisait alors forte impression, au sein d’un groupe d’une petite dizaine de coureurs.

Dans la montée vers Crans-Montana, le Français a multiplié les attaques (sept au total) et seuls l’Equatorien Alexander Cepeda (Education Fisrt) et Einer Rubio (Movistar), parfois légèrement décrochés, ont réussi à rester à son contact. Le duel a parfois été tendu entre Pinot et Cepeda et, à l’arrivée, c’est le troisième homme, Rubio, celui qui s’était le moins exposé, qui s’est finalement imposé au sprint.

Un revers symbolique

Pour sa dernière saison, et donc son ultime Giro, Pinot, 32 ans, est passé à côté d’une belle occasion de décrocher la septième victoire de sa carrière dans un grand tour. Un revers qui symbolise la carrière du Français, devenu un chouchou du public presque autant pour ses malheurs que pour ses succès. Son abandon à quelques jours de l’arrivée du Tour 2019, où il semblait en mesure de remporter l’épreuve, restant son échec le plus célèbre.

A l’arrivée de l’étape, Pinot est resté dépité pendant plusieurs minutes, la tête posée sur le guidon de son vélo. Malade lors de la première semaine du Giro, le Français a toutefois montré, vendredi, qu’il revient en forme à l’approche d’une troisième semaine montagneuse qui pourrait lui convenir.

Cette année, le Tour d’Italie rime avec ennuis pour bon nombre de coureurs. Chutes, maladies (épidémie de Covid-19), conditions climatiques déplorables… cette 106e édition du Giro continue de réserver des mauvaises surprises aux cyclistes. Touchée fortement par les intempéries et les inondations, l’Italie a notamment dû annuler le Grand Prix de Formule 1 d’Emilie Romagne, mercredi.

« On n’a eu qu’une journée sans pluie »

Vendredi, les organisateurs ont raccourci l’étape pour ne pas mettre en danger les coureurs, qui devaient emprunter le col du Grand Saint-Bernard, point culminant de la course, particulièrement délicat dans ces conditions, à cause de sa descente glissante.

« Les coureurs ont organisé un vote hier soir [mercredi] pour invoquer le protocole sur les conditions météorologiques extrêmes », explique Adam Hansen, ancien cycliste professionnel et président de l’association Cyclistes professionnels associés (CPA), protégeant les droits des coureurs. Après un départ fictif, les coureurs ont donc rejoint leur bus, et ont été transportés vers le pied de la Croix-de-Coeur, nouveau lieu de départ de l’étape.

Plus tôt dans la journée, ils se sont exprimés sur les conditions de ce Giro : « Depuis le début, on n’a eu qu’une journée sans pluie, on est sur des œufs. Il y a eu beaucoup de chutes, les descentes sont très sinueuses. Mentalement, c’est dur de se battre pour ne pas prendre de cassures et pour ne pas chuter », expliquait Thibaut Pinot. Au départ de l’étape, l’hécatombe s’est poursuivie avec l’annonce de l’abandon d’un 41e coureur, le Danois Mads Pedersen, champion du monde en 2019 et vainqueur d’étape sur ce tour.

Après treize étapes, les coureurs semblent épuisés, et seules trois équipes ont évité les abandons (Astana, Bahrain-Victorious et Jumbo-Visma) jusque-là. Ce Tour d’Italie approche chaotiquement de la dernière semaine de course. Pour les coureurs encore en lice, il reste huit étapes avant de rallier la capitale italienne, Rome, théâtre du final de ce Giro, dimanche 28 mai prochain.

Source: Le Monde