Aux Etats-Unis, la First Republic Bank est à son tour au bord du gouffre

April 25, 2023
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Depuis la faillite de Silicon Valley Bank, Wall Street espérait que la crise des petites banques, frappées par la hausse des taux, était surmontée. Ce n’est manifestement pas le cas comme en témoigne la déroute de la First Republic Bank, un petit établissement de gestion de fortune de San Francisco (Californie), dont l’un des clients célèbres est Mark Zuckerberg, le fondateur de Facebook.

En Bourse, l’action de la société chutait, mardi 25 avril, de 50 %. En deux mois, la valeur de l’entreprise est passée de plus de 50 milliards de dollars (45 milliards d’euros) à moins de 3 milliards de dollars. En cause, l’annonce la veille par la banque que ses clients avaient retiré au cours de la crise de l’hiver plus de 100 milliards de dollars de dépôts : ceux-ci n’ont laissé que 75 milliards de dollars dans ses coffres.

Cette panique, supérieure à celle constatée dans des établissements similaires, s’explique par la crainte des clients d’une faillite de First Republic Bank et d’une évaporation de leurs fonds – la garantie fédérale ne va pas au-delà de 250 000 dollars. De surcroît, les épargnants vident leurs comptes à vue pour investir dans des produits monétaires rémunérés à des taux sans risque supérieurs à 4 %.

La First Republic Bank, qui avait 7 200 employés fin décembre 2022 et compte se séparer de près d’un quart d’entre eux, assure avoir aujourd’hui 45 milliards de dollars de liquidités disponibles ou mobilisables, ce qui doit lui permettre de faire face à des retraits supplémentaires de dépôts non garantis.

Défiance

En réalité, sa survie est en jeu. Ses dirigeants ont déclaré qu’ils « exploraient des options stratégiques » pour renforcer la banque, sans fournir de détails. Selon le Financial Times (FT), l’établissement cherche à se vendre tout ou partie pour éviter la faillite et est en contact avec les autorités fédérales.

« L’administration Biden s’inquiète de plus en plus du fait que la banque manque de temps pour rassurer les déposants et les investisseurs », écrit le FT. « First Republic rejoint les morts vivants », titre de son côté le Wall Street Journal, qui estime que la société, fondée en 1985, « peut survivre mais pas prospérer dans un avenir prévisible en raison des coûts de son sauvetage ».

La défiance a été accentuée par la conférence téléphonique de lundi, lorsque les dirigeants de First Republic Bank ont refusé de prendre les questions des analystes financiers.

Une panique devrait entraîner des pertes en chaîne. La société détient également un grand portefeuille d’obligations municipales à long terme, dont la vente générerait probablement de fortes pertes. A la mi-mars, elle avait déjà reçu des liquidités à hauteur de 30 milliards de dollars, injectées par les principaux établissements bancaires américains emmenés par JP Morgan, sous la supervision de la Reserve fédérale (Fed, banque centrale) et du Trésor. Elle avait aussi suspendu le versement de ses dividendes, une mesure de précaution mais qui n’avait guère rassuré les marchés.

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Source: Le Monde