L'antisèche de Leinster-La Rochelle en finale de Champions Cup : Insubmersibles et magnifiques
Le jeu : le paradis après l'enfer
Comme en 2022, les Rochelais ont arraché la victoire dans les dix dernières minutes. Cette fois-ci grâce à la puissance de Georges-Henri Colombe (72e) qui est venu conclure une grosse séquence sur la ligne du Leinster, puis grâce à la transformation d'Antoine Hastoy. Avant ce moment-là, les Maritimes n'avaient jamais mené dans une finale animée et très relevée.
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Les Rochelais ne pouvaient d'ailleurs pas plus mal commencer la partie, submergés par une province irlandaise bien en place. Trois essais et un 17-0 en douze minutes ont mis le Leinster sur de très bons rails. Pas question de paniquer pour les hommes de Ronan O'Gara qui ont trouvé les ressources pour revenir grâce à des essais de Jonathan Danty puis Ulupano Seuteni avant la mi-temps.
La deuxième période a été intenable, dans un Aviva Stadium qui a longtemps retenu son souffle, samedi. Le Stade Rochelais, porté par une solidarité incroyable, a continué à pousser face à une défense irlandaise agressive et redoutable. Peu inspirés sur le plan offensif, les joueurs du Leinster ont vu leurs adversaires revenir puis arracher la victoire.
Les joueurs : Botia martyrisant, Hastoy tranquillisant
Difficile de faire ressortir des éléments dans une machine qui continue d'avancer unie. Cette nouvelle victoire est encore celle d'un groupe qui est resté solidaire, même dans les moments difficiles. Réuni sous les poteaux après les trois essais encaissés tôt, le groupe Jaune et Noir n'a pas tremblé et s'est reconcentré pour repartir de l'avant.
Comme un symbole, Levani Botia a d'abord vécu l'enfer dans le premier quart d'heure avant de relever la tête et de partir à la bataille. Le troisième-ligne fidjien a donné de sa personne dans les rucks où la garde irlandaise a toujours été là pour contester. Ballons en main, Botia a su apporter de la puissance pour faire mal au rideau défensif du Leinster.
Antoine Hastoy vivait sa première finale de Champions Cup et il n'est pas passé à côté. Impeccable sur les lancements de jeu, il a été décisif sur l'essai de Seuteni (38e) qu'il a décalé dans le bon tempo. Au pied, il a inscrit douze points mais surtout la transformation synonyme de victoire à huit minutes de la fin. Il a montré un calme très précieux dans cette partie riche en émotions et été précieux dans les sorties de camp.
L'action : Colombe, dernier sacrifice avant le soulagement
Si les Rochelais ont pris les commandes de la partie à huit minutes de la fin, la victoire était loin d'être assurée. Les cinq dernières minutes ont été irrespirables pour les Maritimes qui ont subi les derniers assauts du Leinster. Alors qu'ils pouvaient tenter une pénalité ou se positionner pour tenter le drop, les coéquipiers de Jack Conan ont choisi de pilonner à quelques mètres de l'en-but rochelais.
Toujours solidaire, le pack jaune et noir a tenu le coup et a même fait craquer ses adversaires. En déblayant à la tête, Michael Ala'alatoa a reçu un carton rouge à la 79e minute. Colombe est sorti sur civière après le K.-O. mais les Rochelais ont obtenu la pénalité et pu définitivement souffler.
Colombe a quitté ses partenaires sur une civière. Crédit: Getty Images
La Stat' : 361 mètres gagnés
Ultra-dominés dans le premier quart d'heure de cette finale, les Rochelais ont montré du répondant sur la fin du premier acte mais surtout tout au long de la deuxième mi-temps. Du simple point de vue des statistiques de la partie, la domination maritime est très nette (361 mètres gagnés contre 218 pour le Leinster, deux fois plus de défenseurs battus, 59% de possession). Pourtant, l'efficacité irlandaise redoutable sur les douze premières minutes aurait pu leur donner la victoire. Mais la domination rochelaise sur l'heure qui a suivi a finalement été récompensée. Et les nombreux assaults offensifs de la part des Jaune et Noir ont fini par faire plier la défense agressive du Leinster (183 plaquages contre 73 pour La Rochelle).
La décla' (Romain Sazy sur France TV) :
"Il n'y a pas de mots, c'est fantastique. On voulait écrire l'histoire. Je joue avec des monstres, on a une équipe de dingue"
La question : Qu'est-ce qui peut empêcher La Rochelle de gagner le Top 14 ?
Il n'y en avait pas avant la finale, il n'y a même plus l'ombre d'un doute : La Rochelle est un cador du rugby européen. Les hommes de Ronan O'Gara terminent même cette Champions Cup 2022-2023 invaincus. De quoi prouver que l'exploit de Marseille il y a un an n'était pas une exception. Double-champions d'Europe, les Maritimes vont tenter de s'imposer en championnat et de remporter le convoité bouclier de Brennus, qu'ils n'ont jamais soulevé.
"Il nous reste des échéances mais on veut tout gagner", disait Romain Sazy directement après la finale. La preuve du niveau des objectifs que le groupe vise. La saison dernière, les coéquipiers de Grégory Alldritt n'avaient pas réussi la transition Champions Cup/Top 14. Mais cette année, les Jaune et Noir sont encore plus forts. En championnat, difficile de voir qui pourrait les arrêter, à part peut-être le Stade Toulousain. Ou bien eux-mêmes. Après 80 minutes d'un combat aussi dur émotionnellement que physiquement pour aller chercher cette finale, le risque de décompression n'est pas à laisser de côté. Tout la difficulté va être de se remobiliser pour repartir à l'attaque.
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Source: Eurosport FR
