Le Haut conseil des finances publiques juge les prévisions de croissance du gouvernement trop optimistes
L'amélioration des comptes publics brandie par Bercy nécessitera «plusieurs années d'efforts de maîtrise de la dépense d'une ampleur supérieure à ceux qui ont pu être mis en œuvre par le passé», avertissent les experts.
Les prévisions du gouvernement en matière d'inflation sont trop optimistes, a souligné ce mercredi le Haut conseil des finances publiques. Dans un avis sur les prévisions macroéconomiques associées au programme de stabilité 2023-2027 dévoilé la semaine dernière et transmis à Bruxelles, l'institution juge que «le reflux attendu par le Gouvernement paraît rapide» : les prévisions d'inflation, établies à 4,9% cette année et 2,6% l'an prochain, «paraissent un peu sous-estimées, comme cela été le cas régulièrement au cours des deux dernières années», ajoute-t-elle.
Les étiquettes des produits alimentaires devraient continuer à flamber dans les mois qui viennent, argumente le Haut conseil dans son avis. Par ailleurs, «les prix des services resteront soutenus par la forte progression des salaires, liée aux difficultés de recrutement et à la compensation de l'inflation élevée». Les prévisions du gouvernement sont aussi inférieures à celles des experts comme la Banque de France ou l'OFCE.
Outre l'évolution des prix, le Haut conseil se montre également prudent sur d'autres prévisions du gouvernement. Les prévisions de croissance «ne sont pas hors d'atteinte, mais semblent optimistes». Egalement, les objectifs ambitieux de réduction de la dette et du déficit s'appuient sur «un scénario macroéconomique inchangé, comprenant une hypothèse de croissance favorable», ainsi que sur «plusieurs années d'efforts de maîtrise de la dépense d'une ampleur supérieure à ceux qui ont pu être mis en œuvre par le passé, alors que leur calendrier et leurs modalités concrètes restent toujours imprécis». Pour être effective, l'amélioration des comptes publics nécessitera d'écarter partiellement certaines «baisses de prélèvements obligatoires», ou de les compenser par «des hausses d'autres prélèvements ou des réductions de dépenses fiscales», avertissent les experts. Charge au gouvernement de les faire mentir.
Source: Le Figaro