Auxerre-PSG : l'Abbé-Deschamps en feu, Ekitike broie du noir… Les coups de cœur et coups de griffe de notre envoyé spécial

May 22, 2023
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Au-delà du résultat final, découvrez ce qui a retenu l'attention de notre journaliste à Auxerre dimanche.

COUPS DE CŒUR

Mbappé, vif comme l'éclair

Signé Kylian Mbappé. Auteur de ses 27 et 28e buts de la saison en Ligue 1, le crack de Bondy a fait trembler les filets auxerrois sur ses deux premières opportunités. Deux buts synonymes de victoire pour le PSG (1-2), dans cette 36e journée de Ligue 1. Imparable. «On paie cash sur leurs deux premières situations... C'est pour cela que c'est le meilleur joueur au monde. Il a montré ses qualités ce soir», analyse Christophe Pélissier, admiratif. Il y a de quoi : Mbappé avait des jambes de feu en terres bourguignonnes. Finalement, on peut dire qu'il n'a marqué «que» deux buts, tant il s'est créé des situations. Ses coéquipiers l'ont régulièrement lancé dans le dos de la défense adverse. Presque trop parfois. Mais comment leur en vouloir ? En attendant, ce succès porte le sceau de «KM», comme si souvent. Le capitaine des Bleus conserve du même coup la tête au classement des buteurs, lui qui avait vu Alexandre Lacazette le rejoindre vendredi, lors de la victoire lyonnaise sur l'AS Monaco (3-1). Patron.

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L'Abbé-Deschamps y a cru…

Un peu refroidi par le doublé de Mbappé en début de rencontre, le public auxerrois n'a jamais lâché ses joueurs fétiches. Et l'Abbé-Deschamps s'est vraiment enflammé après le but de Lassine Sinayoko en début de seconde période, poussant l'AJA et rêvant à un exploit contre le probable futur champion de France parisien. Belle et chaude ambiance. «Le public est avec nous, c'est hyper important, savoure Pélisser. À 0-2, on a senti le public pousser. Si on a fait cette deuxième période, c'est grâce à eux ! On aura besoin d'eux jusqu'au bout pour qu'ils nous donnent leur envie, leur grinta, et nous, on ne lâchera rien sur le terrain.» Dimanche, il en aurait toutefois fallu plus pour arracher un point contre le PSG. «Tous à Toulouse», pouvait-on lire sur une banderole déployée à la fin du match, en vue du prochain déplacement de l'AJA. Un match capital, pour le maintien pendant le Nantes ira à Lille (le classement ici). Les Ultras avaient aussi un autre message à faire passer, il était adressé aux propriétaires du Paris-SG...

… Et l'AJA aussi

Si l'Abbé-Deschamps y a cru, c'est que l'AJA y a cru. Comme l'a souligné coach Pélisser, «beaucoup d'équipes se seraient effondrées» à la place de la formation auxerroise. Tout l'inverse. Sous l'impulsion d'un Gauthier Hein très en jambes, les locaux ont fait mieux que tenir tête aux joueurs de Christophe Galtier. «Le nul aurait été mérité ? Oui, je pense. On a rivalisé avec cette équipe, on s'est créé des situations. Malheureusement, on n'a pas pu en convertir plus d'une», regrette le coach auxerrois, qui «n'en veut pas à (ses) joueurs». «On aurait pu s'effondrer, mais on a montré qu'on était là. Pas assez pour prendre un point, mais espérons que ce sera sur les prochains matches. (…) En ce moment, c'est la tête qui commande les jambes. Il y a de la fatigue, mais on va lutter jusqu’au bout, jusqu’à la dernière seconde, jusqu'au dernier souffle, on sera là», promet-il encore, lui dont les choix ont été payants dimanche soir, à l'image de cette titularisation du véloce Sinayoko pour profiter des boulevards dans la défense parisienne.

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COUPS DE GRIFFE

Sale temps pour Ekitike

Rendons à César ce qui lui appartient : par sa présence sur le front de l'attaque et ses courses à la perte du ballon, Hugo Ekitike a bien servi le collectif. Pour le reste, l'ancien Rémois n'a pas réussi grand-chose. Il a même manqué l'immanquable en fin de première période. Symbolique d'un joueur en manque cruel de confiance. En fait, il n'en a pas du tout après une saison qu'il aura majoritairement passée sur le banc. Et en plus, il s'est blessé en début de seconde période. Quand ça ne veut pas… «Il a eu une petite torsion de la cheville sur un tacle, mais il a aussi ressenti une fatigue musculaire. Ça n'a pas l'air grave... On verra dans les 24/48 heures qui arrivent, souffle Christophe Galtier. J'espère qu'il sera opérationnel parce qu'il est intéressant, même s'il a manqué de réussite sur le dernier geste, ou de présence.» Le coach parisien n'a pas caché que son numéro 44 est rentré au vestiaire «très frustré à la pause. Ses camarades et moi-même avons fait en sorte qu'il se relâche. (…) Comme tous les attaquants, il a besoin et envie de marquer. Ce n'est pas le cas. Mais si tout va bien physiquement, il aura des opportunités», promet Galtier.

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Donnarumma rate encore une occasion de marquer des points

Avec ses six arrêts, Gigio Donnarumma a encore étalé la palette de ses qualités dimanche soir. Grosse performance. Oui mais voilà : il a aussi montré pourquoi certains ne sont pas encore 100% convaincus. Sur le but de Sinayoko, on a clairement le sentiment que l'ancien dernier rempart de l'AC Milan peut et doit faire mieux. Un but qui a permis à Auxerre d'y croire. À noter que Donnarumma a également été sauvé par sa barre sur une lourde frappe de Rayan Raveloson.

Paris, l'art de se compliquer la tâche

À l'image de sa saison, le PSG a démarré fort avant de souffrir en fin de première période et encore plus en seconde. L'art de se compliquer la tâche. «On a eu du mal à démarrer cette deuxième période, avec beaucoup d'erreurs techniques, des erreurs simples. Ça a donné de l'espoir à Auxerre. On fait une faute grossière sur leur but. Après ce but, on sait qu'on aura une seconde période difficile», analyse «Galette», estimant que la sortie d'Ekitike n'a pas aidé son équipe. «On n'a plus du tout récupéré le ballon haut, on a donc pris des vagues», peste-t-il, réclamant à son groupe d'être «plus constant». Il y a aussi les limites intrinsèques de cet effectif. Limites que les entraîneurs adverses connaissent par cœur à ce stade de la saison. «On savait que, quelques fois, Paris ne défend pas en bloc», résume Pélisser. «J'espère qu'on aura le bonheur d'être champion sur le prochain match et de pouvoir fêter cela au Parc des Princes avec nos supporters (le 3 juin contre Clermont)», indique Galtier, qui a l'air de plus en plus marqué dans cette longue et difficile fin de saison.

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Les joueurs parisiens snobent les supporters

Après avoir mis en sommeil ses activités, le CUP s'est entendu sur un certain nombre d'avancées avec la direction du club. Du coup, les Ultras parisiens sont revenus aux affaires à Auxerre, poussant le PSG tout au long de la rencontre : drapeaux, chants, fumigènes... La totale. Aucun joueur n'a toutefois pris la peine de venir les saluer à la fin du match… Tout sauf un hasard, même si Marquinhos promet qu'il ne faut pas y voir un message. En fait, le capitaine parisien en a fait passer un. Et il ne plaira pas à tout le monde… «On connaît leur importance. C'est un moment où on doit réfléchir, eux et nous, pour qu'on puisse continuer à travailler tous ensemble la saison prochaine. On doit prendre le même chemin, la même direction, pour aller chercher nos objectifs, des titres et faire vibrer nos supporters. Il faut les joueurs et les supporters réfléchissent bien pour qu'on fasse mieux la saison prochaine», martèle le défenseur brésilien. Message reçu ?

Source: Le Figaro