Vers une crise économique majeure ? 5 minutes pour comprendre le risque de défaut de paiement américain

May 22, 2023
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« L’Amérique n’a jamais fait défaut sur ses dettes. Et ce ne sera jamais le cas. » Joe Biden s’est montré à la fois ferme et confiant, à son retour du G7. Pourtant, la situation est plus qu’urgente. Les États-Unis pourraient se retrouver en défaut de paiement dès le 1er juin de cette année. Une situation qui pourrait plonger le pays, voire peut-être même l’économie mondiale, dans une crise de grande ampleur. Explications.

C’est quoi un défaut de paiement pour un pays ?

Un défaut de paiement se définit par l’incapacité, pour un pays, de payer ses dettes et donc d’emprunter. Dans cette situation, les États-Unis ne pourraient ni verser des retraites ou des salaires (fonctionnaires, anciens combattants…), ni rembourser ses créanciers, ni assumer ses factures. Le pays ne pourrait pas non plus rembourser les porteurs de bons du Trésor américains, l’un des placements-clé de la finance mondiale.

Un défaut de paiement serait « catastrophique » et « dévastateur pour l’Amérique et, pour le dire franchement, le monde entier », a affirmé Joe Biden, qui assure que huit millions d’emplois pourraient être détruits à l’intérieur de ses frontières. Tous les autres pays économiquement liés aux États-Unis pourraient également en pâtir. Par exemple, le défaut de paiement de la Grèce en 2015 avait entraîné l’économie européenne dans une grave crise.

Pourquoi les États-Unis pourraient être en défaut ?

Comme de très nombreux pays, les États-Unis empruntent pour compenser son déficit budgétaire. Mais c’est une particularité américaine, il est de la prérogative du Congrès de voter pour relever le montant maximal de la dette publique que la première économie mondiale est autorisée à accumuler. Or le fameux plafond d’endettement, fixé à 31 000 milliards de dollars, a été dépassé en début d’année. Et ce qui n’était initialement qu’une formalité - le Congrès a relevé à 78 reprises dans l’histoire le plafond de la dette - est désormais devenu l’enjeu d’une véritable bataille politique.

So much of what Congressional Republicans have proposed during budget negotiations is simply unacceptable.

It’s time for them to move off their extreme position and act to avoid default. pic.twitter.com/cg7sV9k7Es — President Biden (@POTUS) May 21, 2023

Les républicains, menés par Donald Trump qui a appelé à « provoquer un défaut de paiement », refusent de relever ce plafond sans conditions, exigeant des coupes budgétaires drastiques avant de donner leur feu vert. Les démocrates refusent. Et chaque camp accuse l’autre d’être responsable de cette situation. Résultat : il ne reste que quelques jours pour trouver un accord. Un défaut de paiement pourrait se produire dès le 1er juin, selon la secrétaire au Trésor Janet Yellen.

Quelles solutions pour éviter une crise ?

Les négociations entre démocrates et républicains peuvent encore aboutir au Congrès. Dans ce sens, Joe Biden doit rencontrer ce lundi le chef républicain de la Chambre des représentants Kevin McCarthy. Les deux hommes se sont parlé ce dimanche. Kevin McCarthy a évoqué une discussion « productive », selon des médias américains, indiquant que les équipes des deux camps ont, dans la foulée, repris les discussions.

Les républicains campent pour l’instant sur leurs positions, réclamant une réduction drastique des dépenses fédérales. L’administration Biden préfère, de son côté, réduire certaines autres dépenses mais surtout augmenter les impôts pour les plus riches et les entreprises.

Joe Biden ne se rendra pas comme prévu en Océanie, dans les prochains jours. Il rentrera à Washington pour tenter de trouver un accord avec l’opposition sur la crise de la dette, qui menace de paralyser l’économie américaine.

➡️ https://t.co/Uui9KOrBP2 pic.twitter.com/bMorulSpRE — Le Parisien (@le_Parisien) May 17, 2023

« Washington ne peut pas continuer à dépenser de l’argent que nous n’avons pas », a lancé dans un tweet Kevin McCarthy. Joe Biden a lui répondu par média interposé qu’il refuserait un accord « qui protège des milliards (de dollars) de subventions pour les grandes sociétés pétrolières tout en mettant en danger les soins de santé de 21 millions d’Américains. Ou qui protège les riches fraudeurs fiscaux tout en mettant en danger l’aide alimentaire pour un million d’Américains ».

Source: Le Parisien