Valentin Petit, réalisateur berruyer, est décédé dans un accident d'avion en Suisse

May 22, 2023
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Il devait fêter ses 33 ans ce lundi 22 mai. Valentin Petit, originaire de Bourges, est mort à la suite d'un accident d'avion, en Suisse, samedi 20 mai. Le réalisateur s'était envolé de La Chaux-de-Fonds, dans le canton de Neuchâtel, pour un tour de la Suisse dans un avion de tourisme. Vers 10 h 20, l'avion s'est écrasé dans "une zone de forêt, dans un secteur difficile d’accès", selon la police de Neuchâtel. Le pilote, un septuagénaire originaire de Neuchâtel, Valentin Petit et la personne qui l'accompagnait, âgée d'une trentaine d'années, sont décédés. "C'était un cadeau d'anniversaire qu'un proche lui avait offert", précise son père, Didier.

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Didier et Lydie Petit, ses parents "dévastés", ont appris la nouvelle dimanche. Ce lundi, ils évoquent un fils "passionné et créatif, qui s'était donné les moyens de vivre la vie qu'il voulait". "Il est mort comme il a vécu, à toute vitesse. Enfant, déjà, c'était un petit casse-cou", se souvient un autre membre de la famille.

Du skateboard à la vidéo

Amateur de moto-cross entre ses 12 et ses 20 ans, Valentin Petit était aussi passionné de skate, qu'il pratiquait avec ses amis à Bourges. L'un d'eux, Mickaël Mériau, se souvient : "C'était quelqu'un de très drôle, qui adorait l'aventure et la vidéo. Un jour, il s'est cassé le poignet en roulant à vélo et s'est mis à filmer au skatepark. Il s'y est mis à fond, parce qu'il était comme ça, Valentin, jusqu'à devenir une référence dans le métier." Un autre ami d'enfance, Vincent De La Rue, se souvient : "C'était un excellent pratiquant de roller et un réalisateur meilleur encore. C'est d'ailleurs par le roller qu'il est allé vers la vidéo, un domaine où il s'est construit un sacré CV. Il a m'a donné de sacrés coups de pouce sur des projets vidéos, une autre passion qu'on avait en commun, et je ne le remercierais jamais assez."

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Travailleur acharné à la tête de la boîte de production Ocurens, Valentin Petit s'était fait un nom dans le milieu de la réalisation. Spots publicitaires pour des marques comme Puma ou Adidas, réalisation du défilé de la maison de couture Balmain à l'aéroport Charles-de-Gaulle ou encore réalisation de clips musicaux pour des artistes français, comme Raphaël ou Nekfeu, et internationaux, comme A$AP Ferg et Pharell Williams, le trentenaire affichait un prestigieux CV. "Il vivait à 200 à l'heure, souligne son père. Il menait beaucoup de projets et il avait toujours un temps d'avance." Valentin Petit venait de passer quelques jours au Cap, en Afrique du Sud, et devait se rendre à Londres, ce lundi, "pour recevoir des prix pour certaines de ses réalisations", précise Didier.

Il n'oubliait pas ses racines à Bourges

Après avoir visité toute l'Europe, la Nouvelle-Zélande ou encore "les États-Unis en long, en large et en travers", le jeune réalisateur n'oubliait pour autant pas ses racines berruyères. "Il était très famille, très proche de ses parents" et de son frère, Victor, de cinq ans son aîné, témoigne l'un de ses proches. "C'était difficile de le coincer", sourit, malgré les larmes, son père, qui évoque une anecdote : "Il était venu nous voir et avait pris 2 heures pour aller courir. Quand il est revenu, il m'a montré son téléphone : il avait reçu 434 messages !"

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Fabrice Bridier, ancien patron du pub Les Jacobins, à Bourges, où Valentin Petit avait ses habitudes : "Avec lui, on causait vélo, mais surtout bagnoles. Il adorait ça et, comme il savait que j'aimais bien aussi les belles voitures, il m'emmenait faire un tour dans sa Ford Mustang. Valentin était quelqu'un qui, malgré sa réussite, était resté humble, simple, nature. Dès qu'il revenait à Bourges, il passait chez nous. Il m'avait promis de venir nous voir à Berry-Bouy (où avec Sarah, sa femme, Fabrice tient désormais le bar-tabac-presse, NDLR). Quelle tristesse !"

Pour son père et sa mère, "qui l'aimaient plus que tout", une nouvelle épreuve débute à présent. "Nous allons devoir récupérer le corps, qui doit d'abord être autopsié, pour le ramener chez nous, explique son père. Je ne pensais pas devoir un jour affronter cette épreuve." Une enquête est ouverte par le Ministère public de la Confédération (MPC), "compétent pour la poursuite des crimes et délits commis à bord d'un aéronef". Contacté, le MPC indique : "Les enquêteurs du Service suisse d'enquête de sécurité (SESE), compétente pour déterminer la cause des accidents d'aviation, s'est rendu sur place pour les constatations techniques" appuyés par "des enquêteurs de la police fédérale". L'enquête doit permettre de déterminer les causes exactes de l'accident.

Marion Bérard et Benjamin Gardel

Source: Le Berry Républicain