L'emprise de Melvil Poupaud sur Virginie Efira, est ce ça " L'Amour et les forêts "?
Ils sont aussi antagonistes à la ville que complices à l’écran. Virginie Efira et Melvil Poupaud commencent par s’aimer dans L’Amour et les forêts de Valérie Donzelli, présenté dans la section Cannes Première et en salle ce mercredi. Leur histoire tourne au vinaigre quand, au fil des mois et des années, le prince charmant se transforme en pervers manipulateur surveillant son épouse au point de faire de sa vie un enfer.
« Ce personnage n’a rien à voir avec moi, ce qui le rend passionnant à incarner, précise Melvil Poupaud. Je me suis beaucoup reposé sur notre relation avec Virginie. Comme nous avons beaucoup d’affection l’un pour l’autre, on pouvait aller très loin dans la violence pendant les prises. » Inspiré du roman d’Eric Reinhardt (prix Renaudot des Lycéens en 2014), le scénario coécrit par Valérie Donzelli et Audrey Diwan (la réalisatrice de L’Evénement) ne ménage pas le duo dont les tête à tête, filmés en plans-séquences, deviennent de plus en plus brutaux.
Deux Virginie pour le même Melvil
« Entre « action » et « coupez » c’était le petit train des angoisses, explique Virginie Efira. Le fait de se connaître dans la vie permettait de revenir à un réel moins anxiogène à la fin des prises. Ce que je savais de la douceur de Melvil dans la vie faisait que je ne me sentais pas menacée devant la caméra. » La comédienne incarne aussi la sœur jumelle de’'héroïne que son mari veut éloigner. « Jouer les deux rôles était enrichissant, chaque personnage mepermettaiti d’enrichir’'autre », précise-t-elle.
Le travail des comédiens n’a pas été facilité par le fait qu’ils ont tourné les scènes les plus dures avant de filmer celles de leur rencontre et de leur bonheur. « Retrouver l’éclat du moment où l’on projette un avenir radieux n’a pas été simple. Il est difficile de jouer le bonheur de la découverte après avoir partagé des scènes à la violence très crue », raconte Virginie Efira. La mère de famille qu’elle joue est tellement brutalisée par son époux qu’on peut comprendre les difficultés rencontrées par l’actrice.
« Commencer par tourner les scènes de fin m’a aidé à donner une couleur menaçante à mon personnage, tempère Melvil Poupaud. Il était impossible de faire l’impasse sur ce que nous avions joué avant. » Il est dommage que L’Amour et les forêts ne soit pas en compétition, car ce duo talentueux aurait pu prétendre chacun à un prix d’interprétation.
Source: 20 Minutes