L'Europe est un véritable incubateur à "mafias" de start-ups : quelle est cette tendance venue des États-Unis ?
Le potentiel créatif et l’innovation qui émanent des licornes européennes ne cessent de croître, ayant donné naissance à plus d’un millier de nouvelles start-ups technologiques sur le long terme, avec d’anciens employés à la barre. Mais la Belgique reste en retrait dans ce classement, jouant un rôle de figurante.
Pourquoi est-ce important ? Contrairement aux apparences, l'expression "mafia de start-up" ne fait pas référence à des activités criminelles. Elle est plutôt utilisée de manière informelle pour décrire un groupe d'individus qui ont des liens étroits en raison de leur expérience commune dans une entreprise technologique prospère. Un véritable moteur économique pour toute nation qui en renferme.
Dans l’actu : Sur les 353 licornes soutenues par des capitaux-risque en Europe et en Israël, 221 ont donné naissance à 1.171 nouvelles entreprises technologiques grâce au départ d’employés de ces entreprises pour créer leurs propres start-ups, selon un nouveau rapport de la société de capital-risque Accel.
Un rapport similaire publié l’an dernier indiquait que sur les 344 licornes soutenues par des sociétés de capital-risque, 201 ont conduit à la création de 1.018 nouvelles entreprises. Ces données montrent donc que la tendance des « mafias » de start-ups s’accélère en Europe . Israël est toutefois le pays du classement à détenir le plus de licornes soutenues par des capitaux-risque (89), hors Europe, donc. Le Royaume-Uni arrive en deuxième position (63), suivi de l’Allemagne (48) et de la France (36).
Loin d’être une expression caractérisant des bandes de malfrats dans les entreprises, les « mafias de start-ups » font référence à des groupes d’ex-employés qui ont travaillé dans une start-up technologique à succès et qui ont ensuite créé leurs propres entreprises . En moyenne, les employés passent environ 28 mois dans la licorne (start-up valorisée à plus d’un milliard de dollars) avant de créer leur propre entreprise. La plupart des fondateurs (60%) ont créé leur propre entreprise dans l’année qui a suivi leur départ de la licorne.
. Les licornes agissent ainsi comme de véritables multiplicateurs de l’entrepreneuriat européen. Un exemple bien connu de mafia en Europe est BlaBlaCar , considérée comme l’entreprise ayant donné naissance à la première mafia de la French Tech : 36 startups ont été créées par d’anciens membres pour un montant total levé de plus de 115 millions d’euros. Un autre exemple est le startup studio eFounders , fondé en Belgique et en France, qui a vu naître récemment sa mafia avec 46 startups lancées par des ex-employés. On citera également le géant tech suédois Spotify , qui a donné naissance à 32 nouvelles entreprises.
Le contexte : Cette tendance des « mafias » de start-ups nous vient de l’autre côté de l’Atlantique, où le concept a été popularisé par les premiers employés de PayPal, qui sont devenus par la suite des entrepreneurs et des investisseurs influents dans la Silicon Valley.
Certains membres de la « PayPal Mafia » incluent Elon Musk (fondateur de Tesla et SpaceX), Peter Thiel (cofondateur de PayPal et investisseur), Reid Hoffman (cofondateur de LinkedIn) et Max Levchin (cofondateur d’Affirm).
Les pôles technologiques en Europe
Plus de détails : 54% de la « nouvelle vague » de start-ups ont été fondées dans la même ville que la licorne dont elles sont issues. Où sont donc les « places to be » pour le secteur tech? Plutôt au nord de l’Europe, à en croire le classement d’Accel :
Berlin : 25 licornes ayant fondé 165 spin-offs.
Londres : 27 licornes pour 185 spin-offs.
Paris : 23 licornes pour 138 spin-offs.
Stockholm : 11 licornes pour 115 spin-offs.
Amsterdam : 8 licornes pour 31 spin-offs.
Munich : 6 licornes pour 28 spin-offs.
Copenhague : 6 licornes pour 24 spin-offs.
Tallinn : 4 licornes pour 40 spin-offs.
Helsinki : 4 licornes pour 17 spin-offs.
Barcelone : 4 licornes pour 27 spin-offs.
Madrid : 3 licornes pour 24 spin-offs.
On retrouve toutefois une licorne créatrice de « mafia » fondée à Bruxelles : Collibra, une société belge spécialisée dans l’analyse de big data, mais qui a été placée sous la direction d’une holding néerlandaise depuis la fin de l’année dernière. En cause, selon son CEO Felix Van de Maele : des réglementations belges trop strictes concernant les options sur actions, indiquait-il à L’Écho.
Source: Business AM - Français