Vivendi : Pourquoi Bolloré n'a pas envie de lancer une OPA sur Vivendi pour l'instant

May 24, 2023
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(BFM Bourse) - Lors de l'assemblée générale du groupe mercredi, Cyrille Bolloré a déclaré que la société ne souhaitait pas vraiment franchir le seuil de 30% synonyme de déclenchement obligatoire d'une offre publique d'achat. La veille, le titre Vivendi a chuté en raison d'une vente d'actions de la part de l'entreprise.

Cyrille Bolloré, PDG du groupe diversifié qui porte son nom, a appelé mercredi ses actionnaires réunis en assemblée générale à "être patients" avant de voir réinvestis les milliards d'euros issus des récentes cessions, notamment en Afrique.

Compte tenu du contexte économique mondial "rempli d'incertitudes pour 2023", "il faudra être patient. Le groupe n'est pas kamikaze", a déclaré le dirigeant.

Depuis plusieurs années, les investisseurs espèrent que la famille Bolloré simplifie la cascade de holdings qui lui permet de contrôler son empire, et fasse ainsi monter la valeur de leurs titres.

A plus court terme, des analystes tablent sur une offre publique d'achat déclenchée sur le géant français des médias Vivendi dont le groupe Bolloré, assis sur une trésorerie de 12 milliards d'euros, détient aujourd'hui un peu moins de 30% des parts.

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Bolloré veut rester maître du calendrier

Mais le patriarche Vincent Bolloré tient à garder la maîtrise du tempo et s'est délesté mi-mai de 1,5 million de titres Vivendi afin de ne pas risquer de franchir le seuil de 30% qui rend le déclenchement d'une telle offre obligatoire.

L'opération - qui a provoqué mardi la baisse des titres Vivendi et Bolloré - a coïncidé avec un rachat de nombreux titres par le groupe Vivendi lui-même, a toutefois repéré Amaury de Granvilliers, actionnaire à titre individuel de la galaxie Bolloré.

"On n'a pas très envie de dépasser le seuil de l'OPA. Le projet n'est pas à l'ordre du jour", lui a répondu Cyrille Bolloré. "S'il fallait simplifier un jour, il faudra s'asseoir sur des actifs solides et des stratégies de redéploiement hybrides" à la fois financières et industrielles, a affirmé le PDG.

Vente de la logistique à CMA-CGM

Pour le moment, Bolloré tente de faire aboutir d'ici avril 2024 la vente de son activité de logistique internationale à l'armateur CMA-CGM qui devrait lui rapporter 4,65 milliards d'euros hors dette, et espère pour le 14 juin l'aval de Bruxelles pour mettre la main sur Lagardère.

Le groupe sera alors centré sur les médias et la communication (Canal+, Havas, Prisma Media, Hachette Livre) avec une participation résiduelle de 28% dans Universal Music Group.

Il conserve pour le moment une activité de stockage et transport de pétrole, de systèmes électroniques (bornes de contrôles d'accès), et s'est donné jusqu'en 2026 pour mettre au point une batterie électrique de quatrième génération.

(Avec AFP)

J. M. - ©2023 BFM Bourse

Source: BFM Bourse