L’attaque de drones au Kremlin probablement menée par l’Ukraine, d’après les États-Unis
NATALIA KOLESNIKOVA / AFP NATALIA KOLESNIKOVA / AFP
GUERRE EN UKRAINE - C’est un nouveau rebondissement après l’attaque de drones menée contre le Kremlin en début de mois. Alors que les experts évoquaient jusqu’alors une possible manœuvre russe, des responsables américains assurent désormais qu’elle a probablement été orchestrée par l’une des unités spéciales de l’armée ukrainienne ou des services de renseignement de Kiev, révèle le New York Times ce mercredi 24 mai.
Dans un premier temps, certains responsables américains avaient envisagé la possibilité que cette attaque, perpétrée le 3 mai et qui avait impliqué deux drones rapidement détruits par la défense antiaérienne russe, ait été menée par le gouvernement russe. Et cela dans le cadre d’une opération destinée à fournir à Moscou un prétexte pour intensifier le conflit en Ukraine, comme nous l’expliquions dans la vidéo ci-dessous.
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Préjudiciable pour la Russie
Mais depuis, les agences de renseignement américaines sont parvenues à la conclusion inverse. Ils ont notamment intercepté des communications dans lesquelles des responsables russes blâment l’Ukraine, et d’autres audios où des responsables ukrainiens disent croire que leur pays était responsable de l’attaque.
Dans les communications russes internes interceptées, des responsables semblent notamment surpris par l’intrusion des drones au-dessus du Kremlin. « En observant la réaction du Kremlin, je pense qu’il s’agissait d’un embarras et d’une surprise, et non d’une attaque délibérée », commente Dara Massicot, analyste militaire à la Research And Development (RAND Corporation), auprès du New York Times. « Ces frappes sapent également la manière dont les capacités de surveillance de l’espace aérien de Moscou et de la sécurité du Kremlin sont vues. Une perception importante que la Russie aimerait préserver », ajoute-t-elle.
Les responsables américains affirment que leur niveau de confiance dans le fait que le gouvernement ukrainien a directement autorisé l’attaque du Kremlin est « faible ». Ce qui s’explique par le fait que les agences de renseignement ne disposent pas encore de preuves spécifiques permettant d’identifier les responsables gouvernementaux, les unités ukrainiennes ou les agents impliqués, détaille le New York Times.
Le rôle flou de Volodymyr Zelensky
Les agences d’espionnage américaines voient néanmoins se dessiner l’image d’un ensemble adaptable d’unités ukrainiennes capables de mener des opérations limitées à l’intérieur et à l’extérieur de la Russie, que ce soit en utilisant leur propre personnel ou en faisant appel à des partenaires travaillant sous leur direction.
Certaines de ces missions auraient pu être menées avec peu, voire pas du tout, de supervision de la part de Volodymyr Zelensky, précisent encore les responsables américains. Ceux-ci soupçonnent notamment le président ukrainien et ses principaux adjoints d’avoir défini les grandes lignes de l’attaque du Kremlin, laissant aux services de sécurité et à leurs agents le soin de décider qui et quoi cibler. Ce faisant, Volodymyr Zelensky et ses principaux collaborateurs peuvent nier avoir eu connaissance du projet, explique le quotidien américain.
Le 3 mai, la Russie avait affirmé avoir abattu deux drones ukrainiens qui visaient le Kremlin à Moscou, dénonçant une tentative d’assassinat de Vladimir Poutine. Une accusation aussitôt rejetée par Kiev. Dans une des vidéos diffusées par des médias russes sur les réseaux sociaux, on voyait un engin exploser dans une gerbe de flammes au sommet - surmonté d’un drapeau russe - de la coupole du palais du Sénat, l’un des principaux bâtiments dans l’enceinte du Kremlin.
L’Ukraine, qui dément régulièrement les attaques en territoire russe qui lui sont attribuées, avait là encore rejeté toute implication. L’un des conseillers du président ukrainien, Mykhaïlo Podoliak, avait accusé Moscou de « mise en scène » pour justifier « une attaque terroriste d’ampleur en Ukraine ». Cette attaque présumée au cœur du pouvoir russe était intervenue à quelques jours des célébrations du 9 mai marquant la victoire sur l’Allemagne nazie en 1945.
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Source: Le HuffPost