MaPrimeRénov’ : les subventions pourraient s’ouvrir aux bricoleurs chevronnés

May 25, 2023
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Corriger le tir. Alors que le défi de la rénovation thermique des logements constitue le « chantier du siècle », son principal levier, l’aide publique baptisée « MaPrimeRénov’ », versée aux ménages, a jusqu’à présent surtout fait parler d’elle pour les bugs informatiques de sa plate-forme Internet et les délais à rallonge subis par certains usagers. Valérie Mancret-Taylor, la discrète directrice générale de l’Agence nationale de l’habitat (ANAH), chargée de la distribution de MaPrimeRénov’ pour le compte de l’Etat, promet désormais « une amélioration continue de ce service public, étape par étape ».

La principale anomalie, à la conception du dispositif, a été le choix d’une procédure entièrement dématérialisée, la demande de subvention ne pouvant se faire que par le biais d’une plate-forme Internet. Dans une décision rendue le 14 octobre 2022, la Défenseure des droits, Claire Hédon, s’était élevée contre « une rupture d’égalité devant le service public », à l’aune des 13 millions de Français en situation d’illectronisme, et a réclamé la mise en place d’un « canal de dépôt des demandes en complément de la procédure dématérialisée ».

Reconnaissant que « la position de la Défenseure des droits est légitime », Valérie Mancret-Taylor annonce au Monde que les Français pourront, à compter du 1er janvier 2024, ouvrir un compte et déposer un dossier « MaPrimeRénov’ » dans les 2 600 maisons France services, ce réseau de proximité où des agents accompagnent déjà les ménages dans leurs démarches administratives du quotidien (santé, famille, retraite, logement, impôt, recherche d’emploi, accompagnement au numérique…). « Nous allons pour cela financer le réseau France services et former les agents publics, poursuit-elle. L’objectif est de démocratiser cette aide. »

Améliorer le versement des aides

Car la tâche est immense. Si 1,5 million de ménages ont déjà bénéficié de MaPrimeRénov’ et si l’ANAH traite 25 000 demandes par semaine, le rythme des travaux de rénovation n’est pas à la hauteur de l’engagement de la France d’atteindre la neutralité carbone pour le logement en 2050. D’autant que les projets de rénovation globale, les plus efficaces pour réduire de plus de 50 % la consommation d’énergie, n’ont représenté qu’à peine 10 % des dossiers « MaPrimeRénov’ » en 2022. Accélérer le chantier de la rénovation thermique nécessite également des artisans en nombre suffisant, sur tout le territoire. « Les fédérations du bâtiment ont conscience de ces enjeux et de ces besoins, et ils nous disent qu’ils se préparent », indique Mme Mancret-Taylor.

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Source: Le Monde