À Paris, une campagne de pub sauvage anti-IVG sur les Vélib’

May 25, 2023
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JULIEN DE ROSA / AFP JULIEN DE ROSA / AFP

POLITIQUE - Les Vélib’ utilisés comme outil de propagande contre l’IVG. Ce jeudi 25 mai, les utilisateurs des vélos en libre-service de Paris et de région parisienne ont découvert sur les véhicules un autocollant de taille moyenne culpabilisant l’avortement. Une campagne de publicité sauvage qui indigne jusqu’au gouvernement.

L’affichette, blanche, est placardée sur la roue arrière des vélos. « Et si vous l’aviez laissé vivre ? » peut-on lire, à côté de dessins montrant l’évolution d’un fœtus jusqu’à un enfant chevauchant un vélo. Selon les témoignages sur Twitter, plusieurs bornes Vélib’ ont été ciblées dans différents arrondissements de la capitale.

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Face au nombre de réactions, la ministre déléguée à l’égalité femmes hommes Isabelle Rome s’est rapidement insurgée. « Inacceptable. L’IVG est un droit fondamental des femmes. Nous ne laisserons personne y porter atteinte », écrit-elle sur Twitter, précisant avoir alerté la mairie.

« Inadmissible et illégal ! », a dénoncé la maire socialiste de Paris en fin de matinée, selon laquelle l’opération est « une honte pour notre République, pour Paris et ses valeurs ». « Je vais prendre toutes les mesures pour que cela ne se reproduise pas », ajoute Anne Hidalgo sur son compte Twitter.

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Au sein du gouvernement, les ministres des Transports Clément Beaune et de la Santé François Braun ont aussi dénoncé une campagne « honteuse » et « écœurante ».

« Inacceptable » et « intolérable »

Le Syndicat Autolib’ Vélib’ Métropole et Smovengo, le prestataire de Velib’, ont aussi fermement condamné l’action. « Le SAVM et Vélib’ Métropole engageront toute action nécessaire auprès de la justice », précisent-ils sur Twitter. « Compte tenu du nombre de vélos et de leur circulation, nous invitons la communauté des usagers qui le souhaitent à retirer les autocollants qu’ils trouveraient sur leur vélo », ajoutent-ils.

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L’action a été revendiquée par « Les Survivants », un groupe anti-IVG composé de jeunes, comme le racontaient dès 2016 nos confrères de Marie-Claire. Sur leur page Facebook, ils présentent l’opération comme « leur grand retour sur la scène publique » et disent vouloir « réveiller la conscience de chaque Parisien qui ce matin prendra son vélo et (...) nous battre contre la constitutionnalisation » de l’IVG.

« Nous ne tolérons pas une norme suprême dichotomique où l’avortement, au même titre que le droit à la vie, deviendrait un droit fondamental », écrivent-ils dans un communiqué de presse.

Le Planning familial s’est dit extrêmement « choqué et en même temps pas surpris.e.s dans un contexte de paroles conservatrices et d’extrême droite. » L’action a aussi été condamnée par plusieurs maires d’arrondissement, tandis que la sénatrice EELV Mélanie Vogel en profitait pour réclamer des précisions à Emmanuel Macron sur sa promesse de constitutionnaliser l’interruption volontaire de grossesse.

Dans la foulée de la décision de la Cour suprême américaine défavorable au droit à l’avortement, le débat s’est invité en France à la faveur d’une rare entente politique. D’une même voix, députés de gauche et de la majorité ont voté en faveur d’une proposition de loi pour constitutionnaliser la liberté à l’IVG.

Emmanuel Macron, poussé par une partie du gouvernement dont la Première ministre Élisabeth Borne, s’est ensuite emparé du sujet et a confirmé sa volonté de voir le droit à l’IVG inscrit dans la Constitution. Néanmoins, il a choisi d’inclure la mesure dans un projet de loi de révision constitutionnelle, ce qui complique une éventuelle adoption : si l’IVG fait consensus chez une majorité d’élus, ce n’est pas le cas d’autres propositions susceptibles de se retrouver dans le même texte.

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Source: Le HuffPost