L'ancien champion du monde Luc Leblanc assure qu'il a failli se suicider

May 25, 2023
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Luc Leblanc a donné un entretien poignant au Parisien, ce jeudi, à l’occasion de la sortie de son livre Moi, Lucho. L’important c’est de rester vivant, aux éditions Solar. L’ancien cycliste de 56 ans indique notamment qu’il a failli se suicider, en 2003, cinq ans après l’arrêt de sa carrière. « J’étais au bout du rouleau, en pleine dépression, explique-t-il. J’avais grossi de 20 kg et j’étais sous le coup d’un contrôle fiscal alors que j’avais été victime d’un mauvais conseiller financier. »

« J’ai pris mon fusil et je suis monté dans un bois, ajoute Leblanc, qui habitait alors près de Pau. À un moment, je me suis assis auprès d’un arbre et j’ai mis le canon du fusil sous ma gorge. » Finalement, après avoir pesé les conséquences de son geste, ce père de deux enfants s’est ravisé : « J’ai posé le fusil et je suis redescendu dans mon village. »

« J’en ai bavé »

Porteur du maillot jaune sur le Tour de France en 1991, champion de France 1992 puis du monde en 1994, Luc Leblanc, professionnel de 1987 à 1998, a connu une riche carrière, lors d’une époque marquée par le dopage. « Mes proches m’ont dit qu’il était temps de raconter mes souffrances. J’en ai bavé, j’ai reçu mon lot de quolibets injustes », lâche Leblanc.

Désormais installé dans le Nord, l’ancien coureur a dilapidé ses gains par la faute de mauvais choix et de mauvaises rencontres et reconnaît vivre « de contrats à droite ou à gauche ». Il revient également sur ses mauvaises relations avec Laurent Fignon et Richard Virenque, les deux stars françaises du peloton d’alors, et son recours au dopage.

« Une grande violence psychologique »

« J’étais chez Festina à l’époque et je suis allé voir notre médecin. Je lui ai dit que je ne comprenais pas la transformation de certains coéquipiers. Il m’a expliqué que si je voulais suivre, je devais faire comme eux. Sinon, j’étais fini. J’ai accepté d’en prendre un peu avant le Tour de France [1994, bouclé à la 4e place avec une victoire d’étape à Hautacam] pour réduire la fatigue dans mon corps », avoue-t-il.

« Je n’ai pas voulu de dose qui m’aurait transformé en plus fort. Cela a pourtant été un cas de conscience terrible. Une grande violence psychologique », poursuit Leblanc, marqué à vie par un accident de la route en 1978, qui a coûté la vie à son frère de 8 ans, et lui a laissé des séquelles à une jambe.

Source: 20 Minutes