La Communauté politique européenne, club d’un genre inédit né de la guerre en Ukraine, cherche sa voie
Lors de la première réunion de la Communauté politique européenne, à Prague, le 7 octobre 2022, le président français Emmanuel Macron (à droite), le chancelier allemand Olaf Scholz (à gauche) et le premier ministre néerlandais Mark Rutte (au centre) sont allés au devant de manifestants pro-ukrainiens. JOE KLAMAR / AFP
C’était jour de répétition générale à Bruxelles, jeudi 25 mai. Quarante-sept sherpas et autres diplomates de haut rang venus des quatre coins du Vieux Continent s’y sont réunis pour discuter de la prochaine réunion de la Communauté politique européenne (CPE), prévue à Chisinau en Moldavie le 1er juin. Pour la deuxième fois, les chefs d’Etat et de gouvernement européens – les Vingt-Sept et l’essentiel de leurs voisins, hormis la Russie et la Biélorussie – se retrouveront dans ce récent format dont la finalité reste, à ce jour, mal définie.
Alors que face à l’expansionnisme de Moscou, l’Ukraine, la Moldavie et la Géorgie, tout comme les Balkans occidentaux, frappent à la porte de l’Union européenne (UE), le président français, Emmanuel Macron, avait, le 9 mai 2022, lancé l’idée de la CPE, arguant que « l’UE ne peut pas être le seul moyen de structurer le continent ». Malgré le scepticisme initial de ses partenaires européens, à commencer par l’Allemagne, et l’inquiétude des pays candidats à l’UE, qui craignaient que cette initiative ait vocation à se substituer à l’élargissement, elle a vu le jour.
Quarante-quatre chefs d’Etat et de gouvernement ont assisté au lancement de la CPE le 6 octobre à Prague et ils pourraient être quarante-sept (Andorre, Saint-Marin et Monaco ont rejoint le club, Ankara ne répondra à l’invitation qu’après le second tour de l’élection présidentielle turque du 28 mai) à se rendre à Chisinau. Le président ukrainien Volodymyr Zelensky sera également de la partie, au moins virtuellement, et peut-être en chair et en os.
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Un sommet à hauts risques
Ces dernières semaines, Bruxelles, Paris, Londres ou Bucarest n’ont pas ménagé leurs efforts pour aider Chisinau à préparer ce sommet à hauts risques logistiques et sécuritaires. Non seulement les infrastructures moldaves – aéroport, hôtellerie, voitures… – ne sont pas calibrées pour la taille de l’événement, mais en plus la capitale est à moins de 200 kilomètres d’Odessa. « La question est de savoir si la Russie va essayer de perturber la réunion de Chisinau », note l’eurodéputée (Horizons) Nathalie Loiseau.
La photo de famille, qui sera prise au château Mimi, à une trentaine de kilomètres de Chisinau, montrera un continent uni face à une Russie belliqueuse et, de ce seul fait, enverra un message fort au Kremlin et au reste du monde. Pour la Moldavie, une ex-république soviétique de 2,6 millions d’habitants où Moscou compte des relais importants et multiplie les tentatives de déstabilisation, l’enjeu est majeur.
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Source: Le Monde