Roland-Garros : " Une libération ", Lucas Pouille sort des qualifs et s’offre une renaissance inespérée

May 26, 2023
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Impossible, en regardant Lucas Pouille verser quelques larmes sous sa serviette, de rester insensible à l’émotion du joueur français. Après des saisons de galère physique et psychologique, le Nordiste, ex-top 10 retombé au 670e rang mondial, est en train de s’offrir une renaissance dont il n’osait même plus rêver. Alors quand il a battu l’Autrichien Jurij Rodionov (134e) au 3e tour des qualifications de Roland-Garros, jeudi soir, pour se faire une place dans le tableau principal, tout a lâché. Sa femme Clémence et son frère n’en menaient pas large non plus dans les tribunes d’un court 14 en fusion.

« Gagner devant ma famille, mes amis et tous ces gens dans cet état-là à la fin du match, c’est une libération. Les émotions lâchent un peu. Je ne sais même pas quoi dire tellement elles étaient fortes, a raconté Pouille quelques instants plus tard, les yeux encore brillants. Ça fait tellement longtemps que je n’ai pas vécu ça que c’était au-dessus de tout. »

Lucas Pouille qualifié pour le tableau principal !! #RolandGarros pic.twitter.com/dAuGivNeiS — FFT (@FFTennis) May 25, 2023 L‘accès à ce contenu a été bloqué afin de respecter votre choix de consentement En cliquant sur « J‘ACCEPTE », vous acceptez le dépôt de cookies par des services externes et aurez ainsi accès aux contenus de nos partenaires J‘ACCEPTE Et pour mieux rémunérer 20 Minutes, n'hésitez pas à accepter tous les cookies, même pour un jour uniquement, via notre bouton "J‘accepte pour aujourd‘hui" dans le bandeau ci-dessous. Plus d’informations sur la page Politique de gestion des cookies.

Comme lors des deux tours précédents, il a pu compter sur le soutien de tous pour cette dernière marche vers le grand tableau. Une aide bienvenue pour renverser un match entamé à l’envers, mais terminé en patron (1-6, 7-5, 6-0). Un an après sa dernière apparition en Grand Chelem et une vilaine défaite au premier tour sur la terre battue parisienne face au Tchèque Zdenek Kolar, revoilà la Pouille parmi ceux qui ont droit de jouer les plus beaux tournois.

La lumière qui se rallume

« Ça représente tout pour moi. Tout ce pour quoi j’ai repris la raquette en fin d’année. Ça me conforte aussi dans l’idée que j’ai encore pas mal de choses à donner dans ce sport, a-t-il confié. Se qualifier en Grand Chelem, ça a une bonne signification sur le plan du niveau de jeu. Je suis extrêmement fier de moi et heureux. Pour moi, pour toutes les personnes qui m’aident depuis des mois à essayer de revenir. »

A 29 ans, le Français redécouvre des sensations enfouies très profond par des années noires, marquées par des blessures à répétition et une dépression, l’an dernier, dont il s’était ouvert dans une interview à L’Equipe. Les nuits à ne pas trouver le sommeil, à boire seul dans son coin, et puis d’un coup la lumière qui s’est rallumée. Un passage à Bercy en novembre pour la dernière de Gilles Simon, quelques balles tapées avec Pierre-Hugues Herbert, l’envie qui revient avec la perspective des JO 2024. Et surtout l’acceptation de ne plus être – pour le moment ? – le grand joueur qu’il a été.

« Profiter du moment et kiffer »

« L’ego joue beaucoup. L’impatience de revenir au plus haut niveau. J’ai eu la chance de vivre de grandes émotions, de disputer les plus grands tournois du monde, faire une demi-finale de Grand Chelem, deux quarts, gagner la Coupe Davis, des titres… Passer de ça à se faire accrocher par le 300e mondial au premier tour d’un Challenger, bah, si on n’est pas en phase avec ça, on ne peut pas gagner. Je n’avais pas l’humilité nécessaire, avait-il expliqué à L’Equipe en mars. J’ai fait le deuil de cette période-là. »

Cap maintenant sur l’avenir. La remontée au classement s’annonce un long combat, mais ce n’est pas encore ce à quoi il veut réfléchir. « J’essaye de ne pas avoir de pensée sur les conséquences, ce que ce tournoi va m’apporter en termes de points, en termes d’argent, de tout ça. Juste de profiter du moment et de kiffer, c’est important », a-t-il dit jeudi soir, dans l’attente de savoir qui il affrontera au premier tour. Ça pourrait être Alcaraz ou Medvedev, qui se verront opposés à un joueur sorti des qualifs comme lui. Pouille préférerait un joueur d’un calibre inférieur, pour se laisser une vraie chance et surtout pour pouvoir jouer sur le court 14. Et goûter encore à ces sensations qui lui avaient tant manqué.

Source: 20 Minutes