Le transport maritime s’attend à des mois plus difficiles, après deux ans d’envolée historique

May 26, 2023
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Un porte-conteneurs CMA CGM accoste au port maritime de Pointe-à-Pitre, sur l’île de la Guadeloupe, le 25 mai 2023. LARA BALAIS / AFP

Les armateurs de porte-conteneurs s’y attendaient depuis des mois : le ralentissement des échanges mondiaux de biens manufacturés a entraîné un retour à la normale des taux de fret et une accélération de la baisse des profits amorcée au second semestre 2022. Le français CMA CGM a annoncé, vendredi 26 mai, un résultat net de 2 milliards de dollars (1,86 milliard d’euros), très loin des 7,2 milliards engrangés un an plus tôt. Quant au chiffre d’affaires, porté par le maritime, qui n’est qu’un des domaines d’activité du groupe de transport, il a reculé de 30 % (12,7 milliards), « dans un environnement de marché dégradé ».

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Le japonais Ocean Network Express avait été le premier à annoncer, fin avril, un bénéfice en repli de 45 % pour son dernier exercice trimestriel. Puis le danois Maersk, numéro deux mondial derrière l’italo-suisse Mediterranean Shipping Company (MSC), publiait le 4 mai un résultat divisé par trois, à 2 milliards d’euros.

« La poursuite de la baisse des stocks et la fluidification de la congestion [portuaire] ont entraîné une baisse des volumes dans tous les segments », selon le fleuron de l’industrie danoise. Quant à l’allemand Hapag-Lloyd, son 1,89 milliard d’euros fait pâle figure comparé aux 4,2 milliards du premier trimestre de 2022.

Retour du risque de surcapacités

Les dirigeants de CMA CGM indiquent que ce premier trimestre sera « le meilleur de l’année » et s’attendent à des mois plus difficiles. La concurrence va s’exacerber entre les géants du shipping. Comme ses concurrents, le groupe marseillais devra remplir au maximum ses porte-conteneurs, capables de transporter jusqu’à 24 000 « boîtes », au moment où réapparaît la menace de surcapacités, un mal récurrent dans le secteur. La guerre des prix devrait s’exacerber entre les grands armateurs.

La plupart d’entre eux ont commandé aux chantiers chinois et coréens des navires livrés entre 2024 et 2026. MSC va très vite franchir la barre de 5 millions de conteneurs, selon le cabinet Alphaliner, qui voit aussi CMA CGM dépasser Maerk en nombre de « boîtes ». Le groupe français a commandé plus de soixante porte-conteneurs, dont une vingtaine motorisés au gaz naturel liquéfié et au méthanol.

Les navires livrés d’ici à 2026 augmenteront de 30 % les capacités mondiales, calcule un dirigeant de CMA CGM. La demande sera-t-elle capable de les absorber, même si des bateaux sont promis à la casse ? « Les livraisons des nouvelles capacités sur les prochains trimestres devraient continuer de peser sur les taux de fret », reconnaît CMA CGM dans un communiqué.

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Source: Le Monde