Harcèlement scolaire : Après le drame de Lindsay, un député RN dépose une proposition de loi

May 26, 2023
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Le harcèlement scolaire, enfer des adolescents. Cela fait deux semaines que Lindsay, collégienne de 13 ans, s’est suicidée. Jeudi, le parquet de Béthune, dans le Pas-de-Calais, a annoncé la mise en examen de cinq personnes. Quatre mineurs pour « harcèlement scolaire ayant conduit au suicide » et un majeur pour « menaces de mort ». En France, en 2022, selon le ministère de l’Education nationale, 10 % des adolescents disent subir du harcèlement scolaire. Un phénomène qui se développe de plus en plus sur les réseaux sociaux où 40 % des jeunes internautes font face régulièrement à du cyberharcèlement.

Quant au suicide, il représente 16 % des décès chez les jeunes de 15 à 24 ans. Un chiffre, qui, malgré les campagnes de sensibilisation, ne diminue pas. Lindsay n’est pas la première personne à mettre fin à ses jours à cause de harcèlement, il y a eu aussi récemment Lucas, 13 ans, dans les Vosges, Dinah, 14 ans, dans le Haut-Rhin et beaucoup d’autres victimes.

Un combat sans relâche pour les familles

Le 12 mai, la jeune adolescente Lindsay s’est donné la mort, à Vendin-le-Vieil, dans le Pas-de-Calais, après avoir subi, pendant de longs mois, du harcèlement. Betty Gervois, sa mère, a raconté son combat dans La Voix du Nord. « Ça a commencé à la rentrée de septembre, témoigne Betty Gervois. C’était des insultes au collège et ça continuait par message et sur Internet ».

La famille de Lindsay a remarqué que son comportement se dégradait, mais sa maman n’a pas baissé les bras. « J’ai frappé à toutes les portes », confie Betty Gervois au quotidien régional. Rendez-vous chez le psy, rencontre avec le personnel de l’établissement, signalements aux services académiques… elle a tout essayé.

Scolarisée à Bracke-Desrousseau de Vendin-le-Vieil, une « première situation de harcèlement a été traitée par l’établissement », a précisé le rectorat à l’AFP. Elle avait débouché sur « une commission harcèlement et les sanctions adéquates avaient été prononcées », a-t-il ajouté. Un des élèves mis en cause avait quitté l’établissement. Pourtant, cela n’a pas suffi.

Pour rappel, en début d’année, Lucas, collégien de 13 ans, avait mis fin à ses jours dans les Vosges après avoir subi du harcèlement, dont des insultes homophobes. En avril, quatre adolescents ont été jugés pour « harcèlement scolaire » mais le procureur, ayant « un doute », n’a pas considéré le harcèlement comme la raison de son suicide. La décision doit être rendue le 5 juin. Quelques mois avant, en octobre 2021, Dinah, 14 ans, s’est, elle aussi, suicidée chez elle à Kingersheim, dans le Haut-Rhin. Selon son entourage, elle a été « victime de harcèlement scolaire ». Après une première plainte classée sans suite par le parquet de Mulhouse, la famille a déposé plainte avec constitution de partie civile en novembre.

Une loi contre le harcèlement ?

Le plus souvent, les familles des victimes reprochent un manque d’intérêt et d’agissements de la part des établissements scolaires, mais aussi du gouvernement. C’est le cas de Betty Gervois. « C’est quand Lindsay est partie qu’ils ont décidé d’agir », reproche encore sa maman dans La Voix du Nord.

De 2019 à 2021, le programme de lutte contre le harcèlement scolaire « Phare » a été expérimenté dans six académies. Selon le ministère de l’Education nationale et de la jeunesse, l’expérimentation a montré la mobilisation de tous les établissements. Depuis septembre 2022, le programme est obligatoire dans toutes les écoles élémentaires et les collèges de France.

Lindsay, jeune collégienne de 13 ans, a mis fin à ses jours le 12 mai dernier après avoir été victime possiblement d'harcèlement scolaire. Ce fléau qui touche de trop nombreux étudiants en France. #JusticepourLindsay 1/3 pic.twitter.com/KDXNH9EXCI — Sébastien Chenu (@sebchenu) May 24, 2023 L‘accès à ce contenu a été bloqué afin de respecter votre choix de consentement En cliquant sur « J‘ACCEPTE », vous acceptez le dépôt de cookies par des services externes et aurez ainsi accès aux contenus de nos partenaires J‘ACCEPTE Et pour mieux rémunérer 20 Minutes, n'hésitez pas à accepter tous les cookies, même pour un jour uniquement, via notre bouton "J‘accepte pour aujourd‘hui" dans le bandeau ci-dessous. Plus d’informations sur la page Politique de gestion des cookies.

Par ailleurs, sur Twitter, le député (RN) du Nord et vice-Président de l’Assemblée Nationale, Sébastien Chénu, a annoncé avoir déposé une proposition de loi visant « à lutter et à condamner fermement le harcèlement scolaire ». « Contrairement à ce que prévoit actuellement la loi, ce sera au harceleur de changer d’établissement et non plus à la victime. Il aura interdiction de s’approcher de la victime après une décision de justice », déclare le député.

Ce dernier souhaite aussi ajouter, dans chaque règlement intérieur des écoles, « le caractère criminel et délictuel du harcèlement ainsi que les sanctions encourues ». En contrepartie, les professeurs qui luttent contre le harcèlement doivent être récompensés d’une revalorisation de leur emploi, estime l’élu d’extrême droite.

Actuellement, trois numéros sont disponibles en cas de harcèlement : le 119 (enfants et ados en danger), le 3018 (cyberharcèlement) et le 3020 (familles et victimes).

Source: 20 Minutes