Carrefour : la rémunération du PDG Alexandre Bompard fait de nouveau tiquer les actionnaires

May 26, 2023
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Il sont 40 % à dire « non ». Les actionnaires de Carrefour ont avalisé la rémunération du PDG du groupe Alexandre Bompard pour 2022 et 2023, mais, comme l’an dernier, avec un score inhabituellement bas, lors de l’assemblée générale du groupe vendredi.

Au total, 60,69 % des actionnaires ont approuvé la rémunération d’Alexandre Bompard en 2022, évaluée à plus de 9 millions d’euros par la CGT - un chiffre contesté par le groupe - et 56,75 % pour la rémunération 2023.

Il s’agit d’une contestation assez massive, et rare au sein des grands groupes, même si la rémunération a bien été entérinée.

Une rémunération critiquée par les syndicats

Carrefour fait valoir que la rémunération de son PDG comporte des éléments de rémunération dite « de long terme », conditionnée à la réalisation de certains objectifs.

En outre le renouvellement anticipé de mandat du PDG jusqu’en 2026, annoncé fin mars pour « l’aligner » sur le plan stratégique du distributeur, présenté en novembre dernier, a été entériné mais près de 20 % des actionnaires ont voté contre.

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Auparavant, les syndicats du groupe, notamment la CFDT et la CGT, avaient critiqué la rémunération d’Alexandre Bompard en la mettant en regard avec le bilan social du dirigeant, arrivé aux manettes de Carrefour en 2017.

La rémunération d’Alexandre Bompard se décompose, selon Carrefour, en une partie fixe (1,5 million d’euros), une partie variable (jusqu’à deux fois la part fixe) et une rémunération de long terme (jusqu’à « 60 % de la rémunération globale maximum »).

Des « méthodes carnassières » contre les travailleurs

Une rémunération « inacceptable, voire indécente », a fustigé la CGT, qui avait organisé un rassemblement devant les portes de l’assemblée générale, organisée en petite couronne parisienne, pour « dénoncer les méthodes carnassières » du groupe « vis-à-vis des travailleurs ».

« C’est difficile d’expliquer cette rémunération aux salariés au regard surtout de la politique sociale de l’entreprise, la réduction des effectifs ou le passage de magasins en location-gérance », estime Sylvain Macé, délégué CFDT au sein du groupe.

Les syndicats du groupe dénoncent dans ce passage de magasins en location-gérance, une forme de système de franchise dans laquelle Carrefour reste propriétaire du fonds de commerce, une casse sociale à bas bruit. La CFDT estime que les effectifs de Carrefour ont fondu de 30 000 personnes depuis 2018, passant de 115 000 à 85 000.

Source: Le Parisien