En Chine, Félix Tshisekedi remet une nouvelle fois en cause la force est-africaine déployée en RDC
En marge de sa visite d’État en Chine, le président de RDC a critiqué une nouvelle fois la force de la Communauté est-africaine (EAC) déployée dans l’est de son pays pour lutter notamment contre la rébellion du M23. Félix Tshisekedi a en revanche épargné le contingent burundais, lors d’une rencontre avec la diaspora congolaise. Explications.
Le président de la République démocratique du Congo, Felix Tshisekedi, assistant à des entretiens avec le Premier ministre chinois Li Qiang au Grand Hall du peuple à Pékin, en Chine, le 26 mai 2023.
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Le président congolais poursuit son voyage officiel en Chine. Ce vendredi 26 mai, il a rencontré son homologue Xi Jinping à Pékin. Il est désormais attendu à Shenzhen, Shanghai et Hong Kong.
À son arrivée en Chine, Félix Tshisekedi est allé à la rencontre de la diaspora congolaise devant laquelle il s’est longuement exprimé. Il a assuré à son auditoire que l’élection présidentielle aurait bien lieu le 20 décembre, fustigeant le positionnement de l’opposition qui « ne sait pas ce qu’elle veut ». « Elle a dénoncé des choses, elle a dénoncé la Céni, la Cour constitutionnelle. Finalement, ces mêmes opposants ont quand même rejoint le processus », a-t-il ajouté.
Le chef de l’État est aussi revenu sur la situation à l’est de la RDC, dénonçant « une agression lâche et barbare de la part du Rwanda », en évoquant le conflit avec le M23. Kinshasa accuse depuis plusieurs mois le Rwanda d’être derrière la rébellion du M23 qui s’est emparée d’une partie de la province du Nord-Kivu avant de rendre ses positions aux soldats de la force est-africaine (EAC). Des accusations reprises par les Nations unies et plusieurs chancelleries occidentales, mais totalement balayées par Kigali.
Le contingent burundais épargné par les critiques
Le président a aussi une nouvelle fois remis en cause l’action de l'EAC qui comprend des militaires venus du Burundi, du Soudan du Sud, d’Ouganda et du Kenya. Les critiques ont surtout visé les militaires kényans et ougandais, accusés par le président d’une « sorte de collaboration entre la force de l’EAC et les rebelles ou terroristes du M23 ». Et d’ajouter : « l’exception du contingent burundais qui applique au vrai sens du mot, les accords tels qu’ils étaient prévus. J’en veux pour preuve l’intervention des Burundais lorsque les terroristes du M23 commençaient à prélever illégalement des taxes dans des territoires qu’ils occupaient. Quant aux autres, la cohabitation continue. »
>> À lire aussi : RDC: Kinshasa porte plainte devant la CPI contre le M23
Depuis plusieurs mois, Kinshasa émet des reproches contre cette force régionale, notamment celui de ne pas appliquer le mandat qualifié « d’offensif » par les autorités congolaises. Le président a d’ailleurs clairement laissé entendre, il y a une dizaine de jours, lors d’un déplacement au Botswana, que les jours de la mission étaient comptés : le mandat devrait s’achever à la fin du mois de juin.
Pour remplacer l’EAC, les Congolais ont obtenu le principe d’un déploiement des forces d’Afrique australe, la SADC. Il pourrait être effectif entre le 15 et le 20 juin prochain, toujours selon Kinshasa. Une réunion des chefs d’état-major doit avoir lieu dans les prochains jours pour en fixer les modalités.
En attendant, le ministre de la Défense du Malawi, Harry Mkandawire, s’est rendu à Goma en début de semaine pour assurer de la participation de son pays à rétablir la paix dans l’est de la RDC.
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Source: RFI